Le groupement franco-espagnol CMA-CGM et Baleria a été déclaré adjudicataire le 29 mars 2007 de 75, 93% du capital de la Comanav. Le premier pas de la privatisation est désormais franchi. C'est le consortium formé entre le français CMA-CGM troisième mondial et l'Espagnol Baleria qui a été déclaré adjudicataire à l'appel d'offres international pour la cession au privé des parts publiques dans le capital de la Comanav. Ce groupement, contrôlé à 60% par CMA-CGM et à 40% par Baleria, a présenté une offre de 2,25 milliards de dirhams, soit 500 millions de dirhams de plus que le prix minimal fixé à 2,2 milliards de dirhams par la banque d'affaires Mazar-AMG et validée par la commission de privatisation. Les synergies entre les membres du consortium vainqueur et la Comanav sont nombreuses. La CMA-CGM est en effet partenaire de la compagnie nationale pour le deuxième terminal à conteneur de Tanger Med. De son côté, l'espagnol Baleria, spécialiste des îles Baléares est présent aussi sur la ligne Tanger-Algésiras. Dans les milieux maritimes, une telle configuration est décrite comme annonciatrice d'une future filialisation entre les pôles fret et passagers de la Comanav. L'opération concerne 75, 93% du capital de la Comanav, correspondant aux parts détenues par l'Etat, l'OCP, l'OCE et la CDG via sa fiiliale Fipar Holding. L'interrogation porte désormais sur la part restantes, à savoir 23,57%, détenues par le groupe BMCE Bank. Celui-ci exercera-t-il son option contractuelle en se retirant du capital au profit des acquéreurs ? De la dizaine de candidats qui ont retiré le dossier d'appel d'offres, satisfait les conditions demandées (être un opérateur du domaine maritime, avoir un chiffre d'affaires supérieur à 550 millions de dirhams le 31 décembre 2006), seuls deux ont soumissionné le 29 mars 2007. Outre le consortium conduit par CMA-CGM, il y avait un groupement d'investisseurs saoudiens en association avec un opérateur portuaire de Singapour de classe mondiale et un transporteur marocain. D'autres candidats ont demandé au ministère des Finances (maître des cérémonies) de reporter l'opération d'un mois, pour mieux se préparer. L'italo-suisse MSC était-il dans ce cas ? Présenté à un moment comme un challenger sérieux, ce groupe qui n'a jamais réalisé de croissance externe, a finalement suivi sa logique de développement interne. Au contraire de CMA-CGM engagé dans une logique de croissance externe. La Comanav fait partie d'une liste d'acquisition comprenant notamment Delmas (janvier 2006). CMA-CGM est le troisième armement mondial, avec 350 ports desservis, et plus de 5 millions de conteneurs 20 pieds transportés annuellement, est un groupe marseillais présent au Maroc depuis une vingtaine d'années. Cette présence s'est renforcée en 2002 quand CMA-CGM s'est implanté sur le territoire marocain, en partenariat avec le groupe Navimar à Tanger, Casablanca et Agadir. L'acquisition, en date du 31 août 2005, de Dextra Maghreb et Dextramar a donné au groupe le moyen de renforcer sa présence dans les conteneurs réfrigérés. Le tournant décisif fut l'adjudication du Terminal 2 du Port de Tanger Med au consortium formé entre CMA-CGM, Eurogate et Comanav. C'était en septembre 2005. Dans ce Terminal d'une capacité de 1. 300.000 TEU, CMA-CGM détient 20% des parts, la Comanav 20% et Eurogate 40%. Le Terminal, qui est actuellement en cours de construction, sera mis en service partiel à compter de mai 2008.