Plusieurs soumissionnaires à l'opération de privatisation de Drapor ont demandé à l'autorité compétente de leur fournir une version anglaise de l'offre. D'où un retard qui a conduit à la prorogation du délai de dépôt de février à mars 2007. La date limite de soumission pour l'appel d'offres international en vue de la privatisation de la société des ports, Drapor, est fixée pour le 3 mars 2007. Prévue initialement courant février, l'opération a été reportée à cause d'une petite erreur technique. En effet, plusieurs soumissionnaires ont demandé à l'autorité compétente, à savoir le ministère de l'Equipement et du Transport, de leur fournir une version anglaise de l'offre. Il faut dire que les 13 candidats retenus à ce jour dans cette opération de privatisation viennent d'origines diverses : portugaise, sud-africaine et hollandaise. Deux entreprises marocaines ont aussi déposé leurs offres. Il s'agit de la Somagec habituée à intervenir dans le domaine portuaire et de la SGTM (Société générale des travaux du Maroc). A noter que le ministère des Finances a évalué le prix minimum de la société à 280 millions de dirhams. L'opération porte sur le transfert vers le privé de 830 000 actions détenues par la Société d'exploitation des ports (SODEP) d'une valeur globale de 83.050.000 dirhams. . Le processus de privatisation a été entamé depuis 2003. Mais jusque-là pour des raisons techniques, la privatisation n'a pas pu aboutir. Jusque-là filiale de l'ex –ODEP, Drapor intervient dans un domaine très capitalistique. «C'est une société qui dispose d'un quasi-monopole. On ne peut le privatiser qu'en reproduisant le schéma de la Samir ou celui de la Régie des Tabacs», estime un expert maritime sous couvert de l'anonymat, persuadé que cette privatisation ne se fera qu'avec un moratoire ou délai de grâce. L'entreprise capitalise de l'expérience le domaine du dragage, son métier de base, avec une exclusivité dans les ports nationaux. En outre, Drapor dispose aujourd'hui d'une base de données hydrographiques, géotechniques et bathymétriques exhaustives sur tous les ports du Royaume, qu'elle conserve et enrichit au sein d'un «Système d'information géographique – SIG. Le passage du statut public au privé devrait lui permettre de monter en puissance et d'aller dans les grands marchés. Pour le moment ce n'est toujours pas le cas. Il y a quelques semaines, au mois de novembre dernier, Drapor a manqué un important marché au port de Tanger Med, où l'on avait découvert des poches d'argile inattendues sur l'emplacement des quais. Là où il fallait plusieurs jours à une entreprise normale, une drague hollandaise a dégagé les 250 000 mètres cubes de boue le temps d'un week-end. C'est dire le défi qui attend le futur aquisitionnaire de Drapor !