Les secteurs en vue en 2007 à Wall Street seront ceux qui bénéficieront de bonnes perspectives à l'international ou du boom des fusions-acquisitions, deux facteurs qui les mettent à l'abri du ralentissement de l'économie américaine. Dans la première catégorie des secteurs en vue en 2007, les analystes rangent les compagnies pétrolières, minières, celle du secteur des métaux et les multinationales bien placées pour profiter de la croissance mondiale, tandis que le boom du private equity devrait favoriser les financières et en particulier les banques d'investissement. Ils recommandent aussi les technologiques en prévision d'un rattrapage après une piètre année 2006 où ce secteur a enregistré la deuxième plus mauvaise performance boursière. En période de décélération de la croissance, les boursiers se réfugient en général vers des valeurs sûres comme les services aux collectivités ou les biens de consommation de base. «Je conseille l'énergie et les matières premières à cause de la forte demande de l'Inde et de la Chine, dont la croissance ne faiblit pas», déclare Peter Dunay, stratégiste chez Leeb Capital Management à New York. La demande pourrait en outre être encouragée par l'affaiblissement du dollar, qui rend moins chères les importations de produits lourds américains pour les pays qui ont des besoins d'infrastructure, note Michael Sheldon, chez Spencer Clarke à New York. Même si la croissance décélère un peu dans les pays émergents, les valeurs du pétrole et des métaux resteront soutenues par les tensions géopolitiques. Par ailleurs, et malgré l'emballement des dernières semaines qui a porté le montant total des fusions-acquisitions à plus de 4.000 milliards de dollars en 2006, les entreprises ont encore beaucoup de cash à dépenser à l'orée de 2007, jugent les analystes. Mais les performances des financières dans leur ensemble risquent d'être affectées par les incertitudes sur les taux d'intérêt. L'inversion actuelle de la courbe des taux, avec les rendements du papier court qui dépassent ceux des échéances longues, devrait peser sur les marges d'intérêt des banques. Bon nombre d'analystes anticipent en outre un rattrapage des technologiques en 2007, en tablant sur un regain de faveur pour les valeurs de croissance. L'arrivée sur le marché du nouveau système d'exploitation de Microsoft, Vista, devrait entraîner une hausse des investissements des entreprises, estiment-ils. Ils restent toutefois prudents en recommandant surtout les grands noms du secteur qui sont aussi les plus exposés à l'international. «Nous sommes positifs sur les techs", dit Richard Skaggs, gérant chez Loomis Sayles à Boston. "Les dépenses informatiques sont en croissance dans le monde. Notre préférence va aux fournisseurs de services les plus importants comme Oracle ou Cisco Systems, et nous anticipons aussi une solide performance de Microsoft».