Sauf qu'avec toutes ces joyeusetés, on se retrouve face à une autre réalité, qui, elle, n'a rien de réjouissant. Pour bénéficier des prestations de ce laboratoire, il faut faire le déplacement à Casablanca avec ce que cela induit comme dépenses supplémentaires pour les potentiels usagers. Notre police, aussi paradoxal que cela puisse paraître, est à la pointe des technologies. Le Laboratoire national de police scientifique de Casablanca n'a rien à envier à celui du FBI. Du moins côté techniques et moyens utilisés pour élucider les affaires qui lui sont soumises. Méconnue du grand public, c'est une véritable fourmilière qui travaille dans l'ombre pour résoudre les affaires les plus compliquées avec des résultats plus que probants. Dans des délais raisonnables. Pour la majorité des analyses, le citoyen et les autorités compétentes ne sont plus tenus de chercher du côté de Rome ou Paris. Cela est aussi l'autre face, cachée mais heureuse, de la police nationale. Car, si des équipes se mobilisent sur le terrain pour enquêter, d'autres travaillent d'arrache-pied pour dénicher le détail qui trahit l'auteur d'un crime, le "petit quelque chose" salvateur. Dans l'affaire du réseau de Hassan Khattab, les équipes de ce laboratoire se sont acquittées d'une grande tâche. Elles sont arrivées à faire le lien entre les traces d'explosions de la Maâmora et les matériaux saisis dans le domicile de Yassine Ouardini, l'artificier du groupe. La justice pourra ainsi décider sur la base de preuves irréfutables. Le Laboratoire national de police scientifique a un large champ d'intervention. S'il est dédié à contribuer à la lutte contre la criminalité, il n'en demeure pas moins qu'il peut jouer un rôle encore plus capital dans d'autres affaires : des infirmières qui s'emmêlent les pinceaux et confondent des nouveau-nés, un litige concernant la filiation... Sauf qu'avec toutes ces joyeusetés, on se retrouve face à une autre réalité, qui, elle, n'a rien de réjouissant. Pour bénéficier des prestations de ce laboratoire, il faut faire le déplacement à Casablanca avec ce que cela induit comme dépenses supplémentaires pour les potentiels usagers. L'idéal serait de doter cet excellent auxiliaire de la police et de la justice d'antennes régionales, du moins là où l'on dispose d'une préfecture de police. L'autre hic est que, sur un point bien précis, la justice reste en décalage avec les avancées que connaît le domaine de la génétique. Le législateur, en matière de preuves ADN, a laissé toute la latitude au magistrat de prendre en considération, ou non, les conclusions d'une expertise réalisée par le Laboratoire national de police scientifique. Des réglages supplémentaires s'imposent.