Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, s'est déclaré hier lundi « prêt » à libérer de nombreux prisonniers palestiniens en échange de la libération du soldat Gilad Shalit. Serait-ce le début de la fin de la crise des prisonniers entre Israéliens et Palestiniens ? Une journée après l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu, le Premier ministre israélien s'est dit «prêt» à relâcher de nombreux prisonniers palestiniens, en contrepartie de la libération du soldat Gilad Shalit. « En échange de Gilad Shalit, Israël est prêt à libérer de nombreux détenus palestiniens, y compris certains qui ont été condamnés à de lourdes peines», a-t-il déclaré hier lundi lors d'une cérémonie organisée dans le désert du Neguev à la mémoire du premier chef de gouvernement israélien, David Ben Gourion. Le chef du cabinet israélien a, également, indiqué que ce geste visera à «renforcer la confiance entre nous et démontrer nos intentions pacifiques» aux Palestiniens. Cette disposition nouvelle intervient alors que le Premier ministre israélien fait, depuis le 25 juin 2006, - jour où le caporal Shalit a été capturé par des militants proches du Hamas -, l'objet d'une grande pression de la rue qui revendique la libération du soldat âgé de 20 ans. L'annonce de ce «geste» s'inscrit, aussi et surtout, au lendemain de l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu. Appelant son armée à «faire preuve de retenue», M. Olmert a exhorté les Palestiniens à retourner à la table des négociations pour relancer le processus de paix. Il a, par ailleurs, lancé plusieurs promesses en guise d'encouragement à l'intention des Palestiniens. «Nous sommes prêts à nous retirer de nombreux territoires en échange de la paix avec les Palestiniens (…) Si un nouveau gouvernement est constitué chez vous et qu'il s'engage à appliquer les principes du Quartette, qui mettra en œuvre la feuille de route, qui fera libérer Gilad Shalit, je proposerais à Abou Mazen une rencontre immédiate, pour engager un dialogue ouvert, sincère et sérieux», a-t-il exhorté. «Dans ce cadre, et conformément à la Feuille de route, vous pourrez créer un Etat palestinien indépendant et viable, avec une continuité territoriale en Judée Samarie, un Etat qui aura une souveraineté totale, avec des frontières définies», a-t-il renchéri. Cette politique de « la main tendue » n'a pas laissé indifférents les dirigeants palestiniens. «Les Palestiniens sont entièrement prêts à engager des négociations sur le statut final des territoires occupés, portant notamment sur le sort d'Al Qods, des colonies, des réfugiés et des frontières », a indiqué le principal négociateur palestinien Saëb Erakat. Du côté du mouvement islamiste radical Hamas, la tendance est également à l'apaisement. Alors que la trêve semblait être respectée entre l'armée israélienne et les militants palestiniens, le chef politique du mouvement Hamas, Khaled Machaâl, est revenu sur son ultimatum de six mois qu'il avait donné pour l'établissement d'un Etat palestinien. «Peut-être que nous pouvons prendre huit mois ou un an», a-t-il déclaré lors d'un entretien diffusé à la télévision égyptienne. Même tonalité enregistrée chez les dirigeants du mouvement islamiste du Djihad islamique. «Nous respecterons l'accord de cessez-le-feu tant qu'Israël reste engagé», a déclaré un responsable de ce mouvement, Khaled al-Batch. Palestiniens et Israéliens ont-ils enfin compris qu'il ne sert à rien de continuer à «faire parler les armes» et qu'il est grand temps de revenir à la table des négociations.