Israël a reçu une liste de prisonniers palestiniens en vue d'un échange avec le caporal Gilad Shalit, premier signe concret et apparent dans les efforts pour sortir de l'impasse. La crise provoquée il y a neuf mois par l'enlèvement du caporal Gilad Shalit va-t-elle enfin connaître un dénouement ? Un pas important a été franchi ce week-end pour obtenir la libération du soldat israélien. À Ramallah, le ministre palestinien de l'Information Mustafa Barghouti a déclaré, samedi 7 avril, que les médiateurs égyptiens ont transmis à Tel-Aviv les exigences des ravisseurs. L'Etat hébreu a confirmé hier avoir effectivement reçu une liste de prisonniers palestiniens en vue d'un échange avec le caporal Gilad Shalit. Cette liste compterait 450 personnes, selon une source au sein du gouvernement palestinien qui n'a, d'ailleurs, pas précisé si y figuraient les noms de hauts responsables de factions que les Palestiniens souhaitent voir libérer en priorité, comme le leader du Fatah Marwan Barghouthi. Le ministre israélien des Affaires sociales a, pour sa part, estimé que l'affaire du caporal Gilad Shalit, enlevé le 25 juin, avançait avec la présentation de cette liste. «J'imagine qu'il y a un certain progrès par rapport à ce que c'était jusque-là. D'un autre côté, je serai très prudent (...) parce qu'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir», a déclaré Isaac Herzog à la radio de l'armée israélienne, précisant qu'il ne participait pas aux discussions. «Nous avons reçu une liste de plusieurs centaines de Palestiniens, dont beaucoup ont du sang sur les mains», et que les Palestiniens veulent échanger contre Gilad Shalit, a déclaré un haut responsable israélien. L'occupant israélien entend par «prisonniers avec du sang sur les mains» quiconque ayant participé ou perpétré des attaques contre des soldats ou des citoyens israéliens. Le ministre Isaac Herzog a précisé que le Premier ministre Ehud Olmert réunirait le cabinet de sécurité dans la semaine pour étudier les critères de libération des prisonniers palestiniens. Israël devrait «réévaluer et reformuler les critères pour la libération de prisonniers palestiniens, y compris ceux qui ont du sang sur les mains», a affirmé M. Herzog. Le ministre faisait référence à la politique traditionnelle israélienne de refuser de libérer des Palestiniens ayant perpétré ou planifié des attaques anti-israéliennes, même si ce genre de libération a déjà eu lieu dans le passé. Toutefois, la porte-parole de M. Olmert, Miri Eisin, a refusé de faire tout commentaire, soulignant que la libération du soldat est «une question extrêmement sensible qui est au sommet de nos priorités». Auparavant, le cabinet Olmert avait catégoriquement rejeté l'idée d'un échange de prisonniers en vue d'une sortie de crise. Pour Moustapha Barghouthi, «la balle est maintenant dans le camp israélien». La remise de cette liste est le premier signe concret et visible d'un progrès dans les efforts pour libérer Gilad Shalit, capturé le 25 juin par trois groupes armés aux abords de la bande de Gaza. Israël avait par la suite lancé de vastes opérations militaires dans la bande de Gaza, au cours desquelles plusieurs centaines de Palestiniens, pour la plupart des civils, ont été tués alors que le territoire a été presque hermétiquement bouclé. Un chef des Brigades d'al-Aqsa blessé à Jénine Zakaria Zoubeidi, un chef local des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, groupe armé lié au Fatah du président Mahmoud Abbas, a été blessé samedi avant l'aube par des tirs de l'armée de l'occupant israélien à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. «Zakaria Zoubeidi a été blessé dans une opération ciblée de l'armée israélienne visant à l'assassiner», ont affirmé des sources proches des Brigades. Interrogé par téléphone par "Ynet" le journal en ligne du Yediot Aharonot après l'accrochage dans lequel il a été blessé, Zakaria Zoubeidi a déclaré que «ses hommes continueraient de se battre contre l'armée israélienne tant que celle-ci poursuivrait ses incursions dans les villes palestiniennes».