L'enthousiasme d'un marché habitué aux sons de cloches sans lendemains n'explique pas à lui seul l'extraordinaire engouement que suscite le titre Addoha. Depuis son introduction en Bourse, il y a à peine cinq mois, cette valeur immobilière, la première à s'inviter à la Bourse de Casablanca, a augmenté de 250 fois par rapport à la mise initiale. D'où les rumeurs et les spéculations auprès d'une minorité d'individus qui ne croient plus au «succès pur ». ? En son temps, une banque de la place avait bien réussi un saut de 100% en un mois, et, récemment, une entreprise, fraîchement introduite en Bourse, a vu son titre grossir en 20 jours autant de fois que celui d'Addoha. Mais aucune de ces valeurs n'est comparable quantitativement à Addoha, premier groupe marocain à investir 11 milliards de dirhams au Maroc. Les explications rationnelles du succès d'Addoha en Bourse sont à chercher d'abord dans le foncier, un business-plan solide et l'énorme déficit en logements économiques que connaît le pays. Le marché est porteur car plus de 60% des Marocains ont moins de 30 ans. Le déficit cumulé en logements frôle le million. Les institutionnels qui achètent actuellement d'«Addoha» à plein les bras le savent, le Maroc réalise à peine 80 000 logements. Qui plus est, la moitié de ce fonds provient de l'auto-construction. Dès lors, fort de ces énormes potentialités de développement du secteur, il n'avait qu'une étincelle pour faire flamber le titre Addoha. Une étincelle fournie par la banque chef de file du syndicat de placement, la même institution qui a introduit le titre «IAM» en Bourse. En optant comme stratégie de diversifier l'offre introduite sur un maximum d'institutionnels, ceux-ci se sont retrouvés, au final, avec des parts limitées, de l'ordre de 5%. D'où la ruée sur la valeur, chacun voulant en avoir le maximum. Aux dernières nouvelles, les investisseurs arabes du Golfe se sont joints à la mêlée, rendant encore la pression plus forte. L'annonce de l'investissement de 11 milliards de dirhams dans des projets d'envergure, sur du foncier déjà acquis, ne fera qu'augmenter l'appétit des investisseurs. Ceux-ci aspirent désormais à prendre part dans le capital d'Addoha. Ce dont pour le moment, il n'en est pas question, assure Noreddine El Ayoubi, administrateur-directeur général de ce groupe. L'avenir, assure-t-il, est bien dans la pierre.