L'interdiction du port du voile pour une certaine catégorie du personnel de la RAM a dominé une bonne partie des débats mardi 7 novembre, lors de la présentation du budget du ministère de l'Equipement et des Transports. La question de l'interdiction du port du voile à la RAM a occupé une bonne partie des débats, mardi 7 novembre 2006, lors de la présentation du budget du ministère de l'Equipement et des Transports. En l'absence du P-dg de la compagnie nationale, Driss Benhima, en déplacement à l'étranger, c'était au ministre de l'Equipement et des Transports, Karim Ghellab de faire face aux critiques émanant des députés du PJD. Le département de tutelle dit ainsi avoir, en son temps, saisi la direction générale de la RAM sur certaines questions liées à cette décision. Il en ressort, estime le ministre, qu'il n'a jamais été question d'interdiction de la prière ou du port du voile au sein de la compagnie. En revanche, poursuit le ministre, la direction de la Royal Air Maroc a rappelé que la prière ne doit pas se faire sur les lieux de travail, mais dans les endroits dédiés à cet effet. Royal Air Maroc compte actuellement deux salles de prière et les prières du vendredi sont assurées régulièrement par deux imams venus de l'extérieur. Quant au port du voile, il s'agit, insiste le ministre, d'un «problème de management ». Les personnes qui portent le voile et l'uniforme ont été appelées dans d'autres fonctions comme les centres d'appels, pour, explique le ministre, une question d'unicité de l'image. Même explication en ce qui concerne l'interdiction aux pilotes de ne pas jeûner quand ils sont en service durant le mois de Ramadan. Les études et les test menés sur le simulateur de la RAM militent tous pour cette décision. Un point de vue partagé par le commandant de bord Jamaldine Harakat, président de l'Association maghrébine des pilotes de ligne : «le pilote n'a pas le droit de jeûner durant son service. En termes biologiques, son organisme subit des pressions énormes comme l'air artificiel, la pressurisation. De ce fait, nous n'avons pas le droit de jeûner ni juridiquement, ni moralement», conclut ce pilote qui fait état d'une décision royale dans ce sens. Cette décision selon le commandant Harakat, date de 1972 et a été établie sur la base d'avis des médecins, des experts en aéronautique et des ouléma. Depuis cette date, les six à sept P-dg qui se sont succédé à la tête de la RAM ont toujours rappelé aux pilotes les différentes dispositions les concernant à la veille de chaque Ramadan. Ces décisions répondent à des motivations d'ordre sécuritaire et sont conformes à ce qui se passe dans plusieurs pays. Le ministre, qui a eu longuement à répondre aux questions, s'est dit prêt à convoquer une réunion plus large en présence du P-dg de la RAM (lequel y est favorable) pour écarter définitivement les incompréhensions. En attendant, à la Royal Air Maroc, le mutisme est total tant au niveau de la direction de communication, qu'à la direction du Transport ou à celle des Ressources humaines.