En collaboration avec Search for commun Ground, le ministère de la Justice a organisé, samedi dernier à Meknès, une rencontre sur le projet d'institutionnalisation de la médiation au Maroc. La médiation est une solution négociée entre les parties en conflit où tous les justiciables sont gagnants, a indiqué Abdelmajid Rmija, directeur des études, de la coopération et de la modernisation au ministère de la Justice. Intervenant samedi 4 novembre à Meknès lors d'une table ronde sur "Le projet d'institutionnalisation de la médiation au Maroc : quel rôle pour les avocats et la société civile ?", initiée par le ministère de la Justice en collaboration avec l'organisation internationale "Search for commun Ground" (SFCG), M. Rmija a précisé que la médiation tend à résoudre les conflits ou les éviter tout en permettant le rétablissement des relations entre les justiciables. Il a de même mis en relief les principaux modes alternatifs de règlement des conflits (MARC), notant que ces modes visent à atténuer l'ampleur du litige et faciliter les procédures judiciaires et le système de jugement. Les modes de résolution de litiges sont devenus une priorité politique et les différends inter-pays sont résolus désormais à travers l'Internet, a-t-il soutenu. Rappelant que bon nombre de pays développés font recours à ces outils au lieu de l'application du jugement, M. Rmija a fait observer que ces modes de résolution exigent les principes de l'indépendance, la neutralité, la transparence et l'efficacité. Pour sa part, Reda Bajoudi, chargé des projets de coopération à l'ambassade de la Grande Bretagne, a mis en exergue la coopération maroco-britannique notamment dans les domaines des droits de l'Homme et des réformes socio-économiques. M. Bajoudi a également évoqué l'impact positif de la médiation sur le système judiciaire, faisant savoir que les avocats ont joué un rôle capital dans son introduction en Grande-Bretagne. La médiation a généré une nouvelle culture de résolution des conflits et a permis aux justiciables d'avoir accès à leur droit d'une manière rapide et équitable, a-t-il poursuivi. Dans une déclaration à la MAP, Abou El Mahassine Fassi-Fihri, directeur du SFCG, a rappelé le partenariat établi avec le ministère de la Justice pour l'institution de la médiation dans le système juridique marocain, signalant que ce partenariat lancé en 2004 vise à engager avec les magistrats, les avocats, les experts juridiques, la société civile et le Parlement un débat ouvert et transparent sur la médiation au Maroc. Selon lui, la médiation est un mode économique de règlement des litiges et permet au système judiciaire marocain d'être plus efficient avec moins d'affaires à traiter. Cette rencontre, organisée en collaboration avec l'Ordre des avocats de Meknès et le soutien de l'ambassade de Grande-Bretagne à Rabat, s'articule autour des thèmes de "La médiation: principes et caractéristiques," "Le processus d'intégration de la médiation dans le système judiciaire marocain", "l'intégration de la médiation dans les systèmes judiciaire et juridique marocains : problèmes posés au niveau de la loi" et "la médiation : quel rôle pour la société civile".