L'ONG Search for Common Ground a organisé le week-end dernier un atelier de formation sur la gestion des conflits et des projets. Entretien avec Abou El Mahassine Fassi-Fihri, directeur du bureau de cette organisation au Maroc. ALM : Vous avez organisé du 13 au 5 octobre un atelier de formation sur la gestion des conflits et des projets au profit de 25 cadres associatifs. En quoi consiste plus exactement cette formation ? Abou El Mahassine Fassi-Fihri : Il s'agit d'un atelier de formation de trois jours sous le thème "Gestion de projets, gestion de conflits". Dans ce module, nous proposons des techniques axées sur la compréhension et l'analyse du conflit, la négociation, la recherche du consensus, la génération d'options créatives en cas de problèmes et la communication non violente. La formation a porté également sur la gestion et la formulation de projets de développement socio-économique. Ces outils indispensables au travail de proximité permettront aux militants associatifs de mieux gérer leurs propres conflits quotidiens. Il faut noter que les conflits et litiges n'existent pas uniquement dans les quartiers défavorisés. Des conflits d'intérêt sont souvent déclenchés au sein d'une entreprise, une association ou agence de développement. Une telle situation peut contrecarrer la réussite des projets de développement de ces structures. C'est pourquoi nous avons jugé utile et intéressant d'aborder ces deux sujets, en l'occurrence gestion des conflits et des projets, dans un atelier commun pour apprendre aux militants associatifs comment répondre au mieux aux besoins réels des citoyens. Par ailleurs, cet atelier, qui a été animé par des experts, s'inscrit dans le cadre d'un programme global réalisé par l'ambassade britannique à Rabat et l'ONG internationale Search for Common Ground. Ce programme bénéficiera à plus de 150 cadres associatifs représentant 75 associations marocaines œuvrant spécifiquement dans les quartiers défavorisés de six régions du Royaume, à savoir Fès, Oujda, El Hoceima, Kénitra, Errissani et Marrakech. Kénitra, où l'atelier s'est tenu le week-end dernier, est la seconde étape de ce programme après Fès, qui a abrité une rencontre du même genre en juillet dernier. La formation prendra fin en mars 2007. Croyez-vous qu'une session de formation de trois jours soit suffisante pour l'apprentissage des techniques de médiation ? Il est vrai que pour approfondir ses connaissances et développer ses capacités en la matière, une formation d'une durée plus longue est nécessaire. C'est pourquoi nous travaillons en continu avec les associations tout au long de l'année. Mais, à mon avis, une formation de trois jours est suffisante pour apprendre les notions de base de la médiation et de prendre conscience de certaines choses. Elle permet de sensibiliser et d'outiller les gestionnaires des associations à la médiation. Quels sont les projets d'avenir de l'organisation ? Il faut d'abord noter que l'organisation Search for Common Ground Maroc a débuté ses activités depuis 2001. En cinq ans d'existence, nous avons réalisé plusieurs projets. Nous travaillons en collaboration avec les associations et les institutions pour développer une culture de médiation au Maroc. Actuellement, nous travaillons avec le ministère de la Justice pour intégrer la médiation comme alternative aux poursuites judiciaires. Ainsi, le citoyen pourra recourir à un médiateur au lieu d'aller au tribunal pour résoudre un litige. Un projet de loi sur la médiation est actuellement en examen devant le Parlement. Une fois le projet approuvé, nous lancerons une campagne de sensibilisation nationale destinée au grand public.