Search For Common Ground au Maroc et l'Association marocaine de lutte contre la violence à l'égard des femmes ont lancé un projet visant la promotion de la médiation familiale au Maroc. Active au Maroc depuis 2001, Search For Common Ground, vise à transformer la manière de résoudre les conflits. Elle s'est assignée pour principal objectif de réduire les risques et les coûts des conflits en développant la culture de médiation. Et pour atteindre ce but, l'ONG a lancé une série de projets, dont la promotion de la médiation familiale au Maroc. Cette nouvelle initiative a été lancée au début du mois d'octobre par cette ONG en partenariat avec l'Association marocaine de lutte contre la violence à l'égard des femmes (AMVF). Un projet, qui s'inscrit dans le cadre d'un partenariat soutenu par l'ambassade des Pays-Bas à Rabat, et dont la période s'étalera sur une durée de huit mois. Objectif : renforcer les capacités des centres d'écoute au Maroc en matière de gestion de conflits et de médiation. Le programme ambitionne aussi de promouvoir la pratique de la médiation en tant que moyen alternatif de résolution des conflits familiaux au Maroc. «Il y a, en fait, deux approches : l'approche juridique qui consiste à aller au tribunal devant le juge et de prendre un avocat pour résoudre le différend. Celle-là engendre non seulement une perte de temps, mais également d'argent en raison des longues procédures. L'autre approche est celle de la médiation qui présente l'avantage de débattre point par point le conflit devant une tierce personne, le médiateur, qui est chargé d'aider les parties à parvenir à une solution négociée et acceptable», explique Abou El Mahassine Fassi-Fihri, directeur de Search For Common Ground au Maroc. La médiation, qui est un processus volontaire, amiable et confidentiel de résolution des conflits permet non seulement de préserver des relations constructives entre les parties en conflit mais aussi d'alléger les procédures légales et le coût de la procédure judiciaire. Selon M. Fassi Fihri : «l'approche de médiation est complémentaire à l'approche juridique classique car elles visent toutes deux la résolution du conflit». Pour rappel, le 24 juillet 2007, la législation marocaine s'est dotée d'une nouvelle loi sur la médiation. Au menu du programme de ce projet de médiation familiale, figurent deux ateliers de formation de trois jours prévus aux mois de novembre et de décembre à Marrakech et à Casablanca au profit de 20 participants par atelier. Ces formations seront, en fait, destinées à former les bénéficiaires aux techniques de base en gestion de conflits et de médiation. Il est également prévu des formations complémentaires, lors d'un deuxième cycle de formation, visant à approfondir et à améliorer les techniques en médiation acquises au premier cycle de formation. A l'issue de ces deux cycles de formation, dix personnes sélectionnées bénéficieront d'un cycle de formation de formateurs. « Il y a très peu de médiateurs au Maroc. C'est ce qui explique l'intérêt grandissant que nous accordons à la formation dans le cadre de ce projet », souligne M. Fassi Fihri. Et d'ajouter, « il s'agit aussi de sensibiliser les citoyens marocains à recourir à la médiation». En outre, une conférence nationale de sensibilisation sera organisée en mars 2008 à Casablanca afin de présenter un guide méthodologique qui sera développé dans le cadre du projet.