Les Taliban, qui ont accepté la capitulation de leur fief de Kandahar, commenceront aujourd'hui à déposer les armes et leur chef, le mollah Mohammad Omar, sera traité dignement, a annoncé jeudi un porte-parole du régime islamiste afghan en déconfiture. Le chef suprême des Taliban, le mollah Mohammed Omar, s'est déclaré prêt, jeudi en fin de matinée, à remettre Kandahar aux forces locales qui ont resserré leur étau autour de la ville depuis plusieurs jours. Le dernier bastion des Taliban, situé dans le sud de l'Afghanistan, devrait donc passer sous l'autorité d'un commandant local, selon les propos tenus par un porte-parole de la milice intégriste à l'Afghan Islamic Press (AIP), basée au Pakistan. « Le mollah Mohammed Omar a décidé que (la ville de) Kandahar devrait être remise au mollah Naqibullah », qui est une chef traditionnel autrefois à la tête de la ville, a ainsi déclaré un représentant des Taliban. « Une décision a été prise de former une commission qui sera présidée par le mollah Naqibullah qui assumera les fonctions de gouverneur de Kandahar», a-t-il ajouté. Un accord qui découlerait d'une entrevue entre le chef suprême et les chefs tribaux, mais aussi avec ses collaborateurs et les ouléma, et qui devrait être appliquée « dans un ou deux jours». La chute de Kandahar, fief politique et religieux des Taliban, signifierait en tout cas la fin prééminente de la résistance des « étudiants en théologie ». La ville était depuis plusieurs jours encerclée par les forces locales et les marines américains, dans le cadre d'opérations conjointes. Une délégation de Taliban avait rencontré mercredi le chef du nouveau gouvernement intérimaire, Hamid Karzai, au nord de Kandahar, pour « résoudre la crise par des moyens pacifiques ». Les pourparlers qui avaient eu lieu a Shah Walikot, à 15 km de la ville, avaient été « fructueux » selon le chef de l'exécutif. Jusqu'à des derniers jours pourtant, le mollah Omar avait toujours exhorté ses partisans à combattre jusqu'à leur « dernier souffle » les forces anti-Taliban, soutenues par la puissance américaine. Les Taliban n'étaient toutefois plus très nombreux dans le bastion, la plupart s'étant réfugiés dans les montagnes voisines. A l'Est, les forces anti-Taliban ont quant à elles affirmé s'être emparé de certaines des collines truffées de grottes du massif de Tora Bora, tuant 22 mercenaires étrangers fidèles à Ben Laden. Environ 2000 combattants anti-Taliban ont quitté Jalalabad pour participer à la traque du commanditaire présumé des attentats du 11 septembre et de ses partisans.