Kandahar capitule, mais le sort du mollah Omar oppose les Etats-Unis au chef du gouvernement afghan Karzaï qui a négocié sa liberté. Les Taliban ont donc accepté jeudi de remettre le contrôle de Kandahar, le dernier fief en leur possession dans le sud de l'Afghanistan. A une condition : que la sécurité de leur chef suprême, le mollah Mohammed Omar, soit garantie. Une question épineuse… Le nouveau chef du gouvernement provisoire, Hamid Karzaï, a en effet affirmé que le guide des Taliban devrait « renoncer au terrorisme » pour que cette exigence soit acceptée, mais sans dire s'il serait arrêté ou non. C'est d'ailleurs sur ce point que les Etats-Unis montent au créneau. Washington a d'ores et déjà fait savoir que le mollah Omar ne pourra pas rester libre et « vivre dignement », selon les propos de Donald Rumsfeld. « Il n'y aura pas de fin négociée à la situation qui ne soit pas acceptable pour les Etats-Unis", a également ajouté le secrétaire américain à la défense. Une «happy end à l'américaine» donc. Sinon rien. Abdul Salam Zaeef, l'ancien ambassadeur des Taliban au Pakistan, n'est pas de cet avis : son chef suprême a été autorisé à vivre à Kandahar sous la protection de Naqib Ullah, le nouvel homme puissant de la ville, selon l'accord de reddition… Pour l'heure, la seule question réglée semblait être celle de l'armistice que le chef de l'exécutif afghan a décidé d'accorder aux combattants taliban qui se rendront. Pendant que les uns tergiversent, les autres continuent inlassablement de bombarder à l'est, dans la région de Tora Bora, où Oussama ben Laden et son réseau Al-Qaïda semblent se terrer au milieu de tunnels et de caves. Les raids aériens américains, complétés par les interventions terrestres des forces anti-talibanes, devraient permettre le contrôle de Tora Bora d'ici trois jours, selon un chef local, le commandant Halim Shah. Restera à débusquer Ben Laden. A moins qu'il ne se soit déjà échappé de son réduit…