Le processus de démocratisation au Maroc incite à l'optimisme, a affirmé le Pr. William Zartman, directeur des études africaines à l'Université John's Hopkins de Washington, soulignant le rôle de la monarchie marocaine dans la consolidation de ce processus. Intervenant mercredi lors de la présentation d'une étude sur le processus démocratique au Maroc réalisée par deux chercheurs de la Fondation Carnegie pour la paix internationale, le Pr. Zartman a mis en relief l'importance des avancées enregistrées dans divers domaines par le Royaume, une monarchie qui a opté, a-t-il dit, pour le multipartisme dès l'aube de l'indépendance du pays. Faisant observer que la monarchie marocaine est ''un élément de stabilité'' du pays, le Pr. Zartman a mis en relief les particularités du processus de réformes lancé par Feu SM Hassan II et poursuivi par SM le Roi Mohammed VI. "Ceux qui diraient que le Maroc n'est pas une démocratie se placeraient dans le mauvais contexte", a-t-il estimé, notant que le processus de démocratisation est un processus de longue haleine et même un processus qui ne finit jamais. Le Pr. Zartman, qui a salué le ''positivisme'' de l'étude élaborée par Marina S. Ottaway, directrice du programme Moyen orient à la fondation Carnegie, et Meredith Riley, chercheur à la même Fondation, a estimé que l'étude a établi un équilibre dans l'examen des différentes questions se rapportant au processus de démocratisation au Maroc. L'étude a mis en relief les nombreuses mesures positives qui ont été adoptées au Maroc et qui méritent d'être reconnues, notamment dans les domaines des droits de l'homme, droits de la femme, code de la famille, lutte contre la corruption, a précisé le Pr. Zartman, relevant toutefois que le document ne souligne pas suffisamment l'importance de l'Initiative nationale du développement humain, dont les objectifs ont été définis par SM le Roi , et qui vise à améliorer les conditions de vie des couches défavorisées. Le Pr. Zartman a également noté, comme l'a fait l'étude, certains défis que le Maroc se doit de relever pour aller encore plus loin sur la voie de la démocratisation. Le chercheur marocain, M. Abdeslam Maghraoui, qui faisait partie du panel de discussion de l'étude a, pour sa part, souligné que l'expérience du Maroc en matière de démocratisation est "prometteuse" et "réussie.'' Il a estimé que l'un des points forts de l'étude consiste dans le fait qu'elle ait réussi à mettre en évidence les réalisations accomplies dans le contexte de ce processus de démocratisation tout en mettant le doigt sur les obstacles qui peuvent freiner le processus. M. Marghaoui qui dirige le programme ''initiative du monde islamique'' à l'institut américain pour la paix, basé à Washington, a fait observer que les auteurs de l'étude ont relevé que les réformes initiées par SM le Roi ont concerné plusieurs registres. Mme Marina S. Ottaway a au début de la rencontre présenté les grandes lignes de son étude et les principales conclusions auxquelles elle est arrivée concernant le processus de démocratisation, les acteurs derrière ce processus et les mesures qu'elle estime nécessaires pour aplanir les obstacles qui ralentissent, selon elle, la démocratisation du pays. L'étude d'une trentaine de pages, rendue publique début octobre, affirme que le règne de SM le Roi Mohammed VI est marqué par des réformes remarquables qui s'inscrivent dans le sillage des réformes initiées par son père, Feu SM Hassan II dans plusieurs secteurs, et que ''le changement qui a eu lieu au Maroc est réel''. L'étude, qui analyse l'étendue du processus des réformes dans lequel le Maroc s'est engagé pendant plus d'une décennie et qui préconise d'autres mesures pour établir un système politique plus démocratique, souligne que certaines réformes, comme celles se rapportant à la liberté d'expression ou aux droits de la femme par exemple sont sans conteste ''impressionnantes''. ''Le processus de réformes a entraîné des changements significatifs au Maroc" et d'autres changements seront sûrement introduits au cours des années à venir'', affirment les auteurs de l'étude qui mettent en relief l'amélioration de la situation des droits de l'homme, l'adoption d'une Moudawanna plus ''progressiste'', la levée des tabous sur certains sujets comme la corruption et l'application d'un ensemble de réformes économiques. Le Maroc, qui figure parmi les pays arabes les plus ouverts et les plus stables, ''a fait de réels progrès en termes de sa transformation en un pays plus ouvert, avec des lois qui sont plus en harmonie avec les lois qui régissent la vie dans une démocratie,'' relève l'étude qui cite parmi les autres mesures significatives initiées par le Souverain, la mise en place de l'Instance Equité et Réconciliation, qualifiée ''d'initiative sans précédent dans le monde arabe'', et la réforme de la Moudawanna qui place le Maroc à l'avant-garde par rapport aux autres pays de la région sur la question des droits de la femme''. ''Il serait impossible, vue ce registre, d'arguer que les réformes initiées par Hassan II et poursuivies par son fils Mohammed VI sont de pure façade. Le changement qui a eu lieu au Maroc est réel", affirment les auteurs de l'étude. La fondation Carnegie pour la paix internationale, créée en 1910, est spécialisée en politique étrangère et édite de nombreux rapports.