Le département de l'artisanat se dote d'un nouveau logo. Objectif de l'opération : donner plus de visibilité à un secteur resté longtemps marginalisé. L'artisanat du Maroc se voit mieux. C'est l'impression qui s'est dégagée mardi soir au Palais Tazi, lors de la présentation du nouveau logo du département de l'artisanat. En ouverture de la grand-messe, le ministre Adil Douiri a indiqué que cette première initiative vise à donner à ce département une meilleure visibilité. Il a également invité à un changement de regard sur l'artisanat et l'artisan. Le nouveau logo est conçu sous forme de bijou. Serti de pierres rouges et vertes, il reprend des symboles forts ; à savoir l'étoile et les couleurs nationales, ainsi que le fer forgé, matière emblématique de l'artisanat du Maroc. La présentation de ce nouveau logo marque le lancement d'une campagne institutionnelle, au niveau aussi bien national qu'international, pour la promotion de ce secteur qui ne doit plus rester la cinquième roue de la charrette. Depuis son rattachement au ministère du Tourisme, le secteur a été relégué au second plan, servant ni plus ni moins de «faire-valoir» de l'activité touristique alors qu'il doit être considéré comme un secteur économique à part entière. Cette politique «de deux poids, deux mesures» s'est répercutée sur le rendement du secteur, lequel génère bon an mal an entre 1,7 milliard de dirhams et 4 milliards de dirhams. Cette recette moyenne annuelle, qui représente 5 à 10% des 40 milliards de dirhams du tourisme au Maroc, est très dérisoire comparée à celle de l'Espagne, dont le secteur de l'artisanat contribue à hauteur de 20 à 30% dans les recettes du tourisme par an. Pour sa par,t la Tunisie, un pays non producteur de produits artisanaux, a su utiliser le savoir-faire artisanal marocain dans la promotion et l'optimisation du rendement de son secteur touristique. Victime d'une longue histoire d'injustices, l'artisanat marocain enregistre une baisse de productivité préoccupante. Pis encore : des pans entiers d'artisanat seraient «en voie de disparition». Il suffit de faire un simple tour du côté des potiers de Bab Chaâba, à Safi, pour se rendre à l'amère évidence : les quelques «survivants» de cet artisanat local sont surexploités et risquent de décrocher, à la défaveur d'une activité qui a valu à Safi le statut privilégié de «capitale mondiale de la poterie». Conscient de la dégradation du secteur, le gouvernement a procédé à la mise en place d'une stratégie de mise à niveau baptisée «Vision 2015». Par cette stratégie, il s'agit de donner au secteur les moyens nécessaires à sa régénérescence. Cette vision a pour but de transformer l'artisanat en un vecteur de développement économique et social dans un environnement moderne et concurrentiel, en créant des emplois additionnels et en modernisant les structures de production pour répondre à la forte demande nationale et internationale.