Le Conseil fédéral suisse se dit profondément préoccupé par la dégradation de la situation des droits de l'Homme en Algérie et dénonce le harcèlement que subissent les journalistes, les syndicalistes et les membres des ONG. Interpellé, il y a quelques mois, par des députés socialistes sur les atteintes répétées aux droits de l'Homme en Algérie, le Conseil fédéral suisse s'est dit profondément préoccupé par ce qui se passe dans ce pays. Dans une réponse écrite, le Conseil fédéral a précisé avoir eu connaissance de la dégradation de la situation des droits humains et des nombreuses difficultés socio-économiques et politiques que connaît l'Algérie tels que le manque d'infrastructures, de travail, de logement ou encore les pénuries récurrentes d'eau. Il a, par ailleurs, dénoncé le harcèlement que subissent les journalistes, les syndicalistes et les membres des ONG. Le Conseil fédéral estime que la Suisse compte contribuer à l'amélioration de la situation des droits humains en Algérie. Exprimant son inquiétude, il dit attendre des autorités algériennes qu'«elles examinent sérieusement les plaintes concernant des cas de disparition, d'arrestations arbitraires et de torture». Dans ce contexte, le Conseil affirme avoir pris la décision d'«œuvrer pour avoir un impact sur l'exercice du respect des droits humains ainsi que sur l'application de conventions ratifiées par le gouvernement algérien». Les députés auxquels le Conseil fédéral a répondu se sont interrogés sur ce que pourrait faire leur gouvernement pour que les atteintes aux droits humains cessent en Algérie et que la vie quotidienne des citoyens s'améliore. En effet, la situation en Algérie s'aggrave de jour en jour et ce malgré les soi-disant efforts de l'Etat algérien visant, selon les hommes politiques du pays, à attirer les investissements. Insécurité, corruption, détournement de fonds, manque d'infrastructures,… autant de facteurs qui font de l'Algérie un pays indésirable aux yeux des bailleurs de fonds. D'ailleurs, il n'y a pas un mois qui passe sans que la presse algérienne ne se fasse l'écho d'un nouveau scandale. Le dernier en date concerne un détournement de 100 tonnes de produits alimentaires destinées au Liban qui secoue actuellement le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale algérien. Quatre camions chargés de produits alimentaires ont été dépêchés vers l'aéroport international d'Alger pour être acheminés vers le Liban, mais la marchandise s'est volatilisée. Cette affaire vient s'ajouter aux autres scandales qui secouent l'administration algérienne. Sur le plan sécuritaire, rien ne va plus également. La région de Constantine en est le parfait exemple. Depuis le début du mois sacré, cette ville a enregistré une dangereuse recrudescence de la délinquance. Selon la presse locale, les malfrats opèrent, avec audace, en plein jour, et parfois, à quelques dizaines de mètres seulement des policiers. Ce sont, essentiellement des jeunes démunis ou chômeurs, souvent drogués qui agissent en groupes organisés et qui se disent ne pas avoir d'autres alternatives. Le fiasco touche également l'éducation nationale. La grève des enseignants, due au refus des autorités de s'engager dans un dialogue avec des syndicats autonomes, a été fort dommageable. Près d'un mois après la rentrée universitaire officielle, les bancs de certaines classes et amphithéâtres restent toujours vides.