Les divergences s'exacerbent au Parti socialiste unifié (PSU) qui prépare son congrès national, prévu fin décembre 2006. Les courants se multiplient chez Mohamed Moujahid alors qu'Omar Zaidi et ses camarades ont décidé de tout boycotter. Le deuxième congrès national du Parti socialiste unifié (PSU), issu de la fusion entre Fidélité à la démocratie et l'ex-GSU, prévu fin décembre prochain, ne sera pas de tout repos pour Mohamed Moujahid et la hiérarchie de cette formation de gauche. Selon des sources au PSU, après le calme de ces dernières semaines, le courant "Liberté de l'initiative" d'Omar Zaïdi a décidé de boycotter le rendez-vous de la fin de l'année en cours pour protester contre les "déviations" du parti. Ce courant fustige ce qu'il estime comme étant "une course pour les positionnements" au détriment de la "ligne contestatrice" qui fonde l'idéologie du parti et son identité. Omar Zaidi et ses camarades du même courant avaient commencé par sécher le Conseil national tenu le 27 juillet 2006. Selon des sources informées au PSU, la majorité dirigeante, elle-même, a vu l'émergence de deux nouvelles tendances avec des visions différentes de l'avenir du parti. Il s'agit du "Groupe du 2 septembre" critique quant aux méthodologies adoptées jusque-là, mais aussi d'une tendance dénommée "La révolution tranquille" issue d'une réunion tenue le 17 septembre dernier. Dans la foulée, on retrouve également, avec d'autres visions, le courant "Action démocratique" avec, pour chef de file Kamal Lahbib après qu'Ahmed Herzenni ait décidé de "prendre du recul". L'initiateur de l'"Appel citoyen" a pris cette décision après les réactions "coléreuses" de ses camarades suite à son témoignage lors des auditions publiques de l'Instance Equité et Réconciliation (IER). Les dissensions n'en finissent pas de se manifester au sein du PSU. Des réactions houleuses avaient suivi les rencontres de membres du bureau politique de ce parti (Moujahid, Sassi et Hafid) avec Fouad Ali El Himma, ministre délégué à l'Intérieur fin juillet dernier. Auparavant, des voix au sein de ce même parti ont bruyamment contesté la nomination de membres du PSU au Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas). Selon des sources au parti de Mohamed Moujahid, les divers courants ont été appelés à déposer leurs plates-formes au plus tard à la fin de ce mois de septembre. En considération de nouvelles règles adoptées par le PSU, chaque courant doit récolter un pourcentage de voix pour participer de manière plus active au congrès et se faire représenter au sein des instances du parti. Pour le PSU, outre la nécessité de dépasser les dissensions internes, il est question d'adapter ses statuts à la nouvelle législation sur les partis politiques, mais aussi de préparer les élections législatives de 2007 auxquelles il a annoncé qu'il allait participer. Le PSU est l'une des formations qui ont été les plus critiques du projet de code électoral élaboré par la majorité et notamment en ce qui concerne la question des accréditations et le seuil de représentativité (7 %). L'USFP acceptera-t-elle les courants politiques ? Si le PSU est la seule formation politique marocaine à avoir officialisé les courants, l'USFP est secouée par un débat autour de cette question. Selon des sources au parti de Mohamed Elyazghi, l'annonce d'un courant serait imminente. Cette initiative est pilotée par des membres du Conseil national qui se basent sur les nouveaux règlements du parti. Mohamed Elyazghi et le bureau politique de l'USFP accepteraient-ils cette nouvelle "incartade" ?