La Ligue belge des droits de l'Homme a interpellé les autorités consulaires du Maroc à propos de la situation des ressortissants marocains arrêtés le 4 juillet dernier dans une église d'Anderlecht. Le sort des sans-papiers marocains arrêtés le 4 juillet dernier alors qu'ils occupaient l'église Notre Dame Immaculée d'Anderlecht, émeut la Ligue belge des droits de l'Homme. Aussi a-telle saisi par écrit les autorités consulaires marocaines compétentes pour leur demander d'apporter aide et soutien à nos concitoyens arrêtés par la police de la zone de Bruxelles-Midi, en application d'un arrêté pris par le Bourgmestre Jacques Simonet. Dans une lettre adressée au consul général du Maroc, Driss Chabi, le président de cette ONG, Benoît Van der Meerschen, indique que leur nombre s'élève à 17 personnes. Dans sa missive, le président de la Ligue des droits de l'homme dénonce, en outre, les conditions dans lesquelles se sont déroulées ces arrestations qu'il qualifie de "violentes" et estime que «l'Etat belge devrait suspendre l'expulsion de ces personnes, tout le moins jusqu'aux conclusions de l'enquête sur les violences alléguées». C'est d'ailleurs à ce propos que cette organisation sollicite l'intervention du consulat du Maroc pour délivrer des laisser-passer à ces ressortissants marocains afin qu'ils puissent bénéficier d'un recours effectif contre les violences qu'ils affirment avoir subies. Contactée par ALM, la division des Affaires consulaires au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération ne reconnaît, pour sa part, la nationalité marocaine qu'à deux de ces personnes, en faisant savoir que la procédure d'identification des autres est toujours en cours. "Selon les informations communiquées par l'ambassade du Maroc en Belgique, neuf sans-papiers interpellés par la police belge disent être de nationalité marocaine. Deux personnes seulement ont été identifiées", précise la même source. Cette affaire des sans-papiers de l'église "Notre-Dame Immaculée d'Anderlecht" remonte au mois de juin dernier. Près d'une cinquantaine de sans-papiers dont des Marocains, ont occupé pendant plusieurs semaines cet édifice religieux pour exiger la régularisation de leur séjour en Belgique. Mardi 4 juillet 2006, ils ont été expulsés manu militari de l'église sur ordre du Bourgmestre d'Anderlecht. Quelque 45 personnes ont été transférées aux centres fermés (Vottem, Bruges et Merksplas). Plusieurs partis politiques belges ont manifesté ce jour-là pour protester contre cette opération, qui s'est déroulée, selon l'agence Panapresse, le jour suivant l'adoption par la Commission de l'intérieur de la Chambre de représentants de Belgique, du projet de loi réformant la procédure d'asile politique. En vertu de ce texte, les dossiers de demandeurs d'asile ne seront plus examinés par l'Office des étrangers, l'organe de l'Etat belge qui en avait jusqu'à ce jour la charge, mais par le Commissariat général aux réfugiés. L'adoption de cette loi implique que la régularisation des "sans-papiers" reste une prérogative du ministre belge de l'Intérieur qui décidera au cas par cas. La Belgique ne procédera donc plus à des opérations de régularisation massive des "sans-papiers" comme le réclament les occupants d'une vingtaine d'églises dans le pays. Le 1er septembre 2006, le Collectif des sans-papiers de l'église "Notre-Dame Immaculée d'Anderlecht" a saisi le ministre de l'Intérieur belge pour solliciter la libération et la régularisation de la situation de ces sans-papiers. «Malgré notre situation précaire, nous ne voulons pas être une charge pour la Belgique. Nous avons des capacités morales et intellectuelles que nous pouvons mettre au service de la Belgique, apportant ainsi notre pierre à l'édification du Royaume», souligne la missive du Collectif.