Victimes de la répression sauvage de juin dernier, plusieurs familles séquestrées observent un sit-in depuis trois jours devant le siège de la direction du Polisario. Elles exigent la libération immédiate de leurs proches des bagnes de la mort. Les familles de plusieurs détenus politiques, arrêtés lors des violentes manifestations populaires de juin dernier dans les camps de Tindouf, observent, depuis trois jours, un sit-in devant le siège de la direction du Polisario à Tindouf pour obtenir la libération immédiate de leurs proches, ont constaté plusieurs témoins oculaires. Les manifestants ont menacé de dresser des tentes devant ledit siège s'ils n'obtenaient pas la libération de neuf de leurs proches condamnés à des peines allant de 6 à 12 mois de prison ferme, à la suite des manifestations violemment réprimées par le Polisario au début du mois de juin dernier. Il s'agit de Hadith Ould Salama Ould Nafaâ, Mohamed Lamine Ould Samaa Ould Nafaâ, Abderrhamane Ould Mohamed Ould Hammoudi Ould Daf, Mustapha Ould Mohamed Lahbib, Alouat Ould Mohamed Samel Ould Ba Ali, Mohamed Bachir Ould Mokhtar, Hamoudi Ould Mustpaga Ould El Ouali, Saïd Ould Mohamed Cheikh Ould Biadillah et Salah Ould Foukara. De violentes manifestations, rappelle-t-on, avaient éclaté dans les camps, au mois de juin dernier, pour protester contre l'agression sauvage de l'un des notables de la tribu R'guibat Laayaycha par la milice du Polisario. L'agression avait suscité une vive protestation des membres de la tribu, qui ont saccagé plusieurs bâtiments administratifs, des écoles et des infrastructures et incendié plusieurs véhicules. Selon des témoignages en provenance des camps, ces manifestations avaient pris la dimension d'un vaste soulèvement populaire, qui avait semé la panique parmi les dirigeants du Polisario et de l'encadrement algérien des camps. Les milices du Polisario ont eu recours, comme à l'accoutumée, à la force et à la répression brutale des manifestants, y compris le chef de la tribu R'guibat qui, violemment maltraité, a été évacué vers un hôpital de Tindouf. Plusieurs arrestations, une quarantaine environ, avaient été opérées parmi les manifestants dont certains avaient été libérés après plusieurs et interminables séances de torture et d'interrogatoires. Ces violentes manifestations intervenaient, rappelle-t-on, suite aux échos favorables qu'ont suscités les initiatives de SM le Roi Mohammed VI de mettre en place un Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas) et aux espoirs nés de la proposition du Souverain d'accorder une large autonomie aux provinces marocaines du Sud pour le règlement définitif du dossier. Les manifestants exprimaient, outre le ras-le-bol, leur désaccord avec la direction du Polisario, qui est restée cantonnée dans de vieux schémas idéologiques, politiques et géostratégiques, inspirés par l'Algérie. Neuf autres manifestants avaient été présentés à un soi-disant tribunal pour être jugés et furent condamnés à des peines allant de six mois à un an de prison ferme. Leurs familles ont décidé actuellement de planter des tentes permanentes devant la soi-disant direction du Polisario dans les camps et d'organiser un sit-in permanent, pour exiger la libération immédiate de leurs proches ainsi que l'annulation des procès arbitraires et verdicts rendus contre leurs proches.