Les responsables Taliban et le réseau Al-Qaïda sont dans la ligne de mire de Washington, qui est plus que jamais déterminé à en finir. Ce sont Colin Powell, le secrétaire d'Etat américain et Donald Rumsfeld, le secrétaire américain à la Défense qui ont réitéré la détermination de Washington, alors que des tractations sont en cours entre factions afghanes pour obtenir la reddition de Kandahar, le dernier bastion Taliban. Pour Powell, qui s'exprimait à la chaîne de télévision CBS, le président George Bush «veut Oussama Ben Laden et il veut qu'Al-Qaïda soit détruite et que les Taliban soient totalement évincés du pouvoir en Afghanistan». Oussama Ben Laden est considéré comme l'instigateur des attaques-suicide contre les Etats-Unis le 11 septembre. Le milliardaire d'origine saoudienne s'est installé en Afghanistan avec son réseau Al-Qaida en 1996 et depuis la milice fondamentaliste des Taliban a refusé à plusieurs reprises de le livrer aux Etats-Unis. De son côté, Rumsfeld a évoqué la situation autour de la ville de Kandahar, en souhaitant que les Taliban qui la défendent encore choisissent de se rendre. «Nous espérons qu'ils vont se rendre, et sauver la ville et sauver leurs vies. S'ils ne se rendent pas, ils seront tués», a-t-il assuré. L'aviation américaine poursuit des bombardements intenses contre les positions Taliban à Kandahar, alors que des chefs pachtounes locaux ont engagé des tractations avec des chefs talibans pour obtenir leur reddition. Washington a toutefois souligné que le sort du mollah Mohammad Omar, le chef des Taliban, ne pouvait pas faire l'objet d'un compromis. Un message clair tenu à l'adresse de toutes les parties qui essayeraient de conclure un arrangement dans ce sens. Les Etats-Unis s'étaient déjà opposés à ce que des combattants Taliban étrangers - Arabes et Pakistanais, notamment - soient autorisés à gagner Kaboul, après la reddition de Mazar-i-Sharif aux forces de l'Alliance du nord. Ils avaient été emprisonnés et plusieurs centaines d'entre eux tués après ce que Washington a qualifié de «révolte». La détermination des Américains est encore plus ferme en ce qui concerne Oussama Ben Laden. «Nous pensons qu'il est encore en Afghanistans», a indiqué Colin Powell, qui a ajouté que les Etats-Unis avaient de «bonnes raisons de penser qu'il est dans le Sud ou dans l'Est du pays», mais qu'ils ne connaissaient pas «l'endroit précis où il se trouve». Les stratèges américains soupçonnent Ben Laden et sa garde rapprochée de se cacher dans des réseaux de tunnels dans la région de Jalalabad, non loin de la frontière avec le Pakistan. Les opérations pour le débusquer seront de plus en plus risquées, mais il n'est pas question d'y renoncer, même s'il doit y avoir des victimes américaines, ont indiqué les responsables américains.