Hier, pour la sixième journée consécutive, le pays du Cèdre continuait de subir les foudres vengeresses de l'armée israélienne. Que de morts et de désolation…Hier, au sixième jour de son offensive militaire contre le Liban, l'armée israélienne ne faisait toujours pas dans la dentelle. Elle n'y allait pas non plus de main morte. Non seulement Tsahal continuait de donner du canon, mais son aviation ne cessait de bombarder le pays du Cèdre, de détruire ses infrastructures et de tuer impunément ses populations. En milieu de journée, le nombre de morts dépassait largement les 160 personnes et les dégâts matériels le demi-milliard de dollars. Des chiffres qui, à longueur de journée, n'ont fait que suivre la courbe ascendante des avions israéliens qui lâchaient leurs cargaisons de mort et de destruction. D'aucuns ont même estimé que l'Etat hébreu utilisait des armes interdites dans sa sale guerre contre les peuples de la région. Peut-être. Mais qui s'en offusquerait outre mesure ? Alors qu'Israël intensifiait ses bombardements, les médias occidentaux se contentaient d'évoquer les roquettes du Hezbollah sur Haïfa, tout en faisant mine de regarder ailleurs. Ils n'avaient d'yeux que pour l'évacuation de leurs ressortissants. Pour eux, le Liban devait être vidé de tous les otages potentiels que le Hezbollah pourrait être tenté de prendre lorsque les choses se dégraderaient davantage. La question urgeait d'autant plus que George W. Bush a décidé d'accorder du temps à Israël pour qu'il puisse mener plus avant son offensive destinée à punir le Liban et à affaiblir les milices chiites. Voire à les bouter hors du Liban-Sud ce qui facilitera, par la suite, leur désarmement et, peut-être leur disparition. Dans l'attente, Bush continue à couvrir l'Etat hébreu, à le soutenir et à lui pardonner tout. Y compris ses pires exactions. Il a même décidé de faire sienne sa stratégie. Puisqu'«Israël acceptera uniquement le déploiement de l'armée libanaise sur la frontière internationale», comme l'a déclaré le ministre israélien de la Défense Amir Peretz, les Etats-Unis feront de même. Ils feront également mine de ne pas comprendre le sens de cette déclaration du même ministre selon laquelle, Tsahal allait instaurer une zone tampon, sans "présence permanente" militaire mais susceptible d'être attaquée à tout moment par l'artillerie. Bref à établir, en territoire libanais, une sorte de no man's land sous domination israélienne. Exit donc toutes les résolutions pertinentes de l'ONU, exception faite de la 1559 qui réclame le désarmement du Hezbollah. Exit aussi toutes les prises de position en faveur d'un contrôle international de cette même frontière. Notamment celle émanant de l'Union européenne. Laquelle a annoncé qu'elle était en train d ' étudier un éventuel déploiement de forces de maintien de la paix au Liban pour mettre un terme aux affrontements. Faisant suite aux déclarations du Premier ministre britannique Tony Blair et du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan appelant au « déploiement de forces internationales pour faire cesser la violence au Proche-Orient », la proposition de l'UE a été balayée du revers de la main par les responsables de l'Etat hébreu. Pour eux, «il est trop tôt pour parler du déploiement d'une nouvelle force militaire internationale dans le sud du Liban pour surveiller la région frontalière ». Celle qui est déjà en faction – la Finul- suffit largement pour compter les coups qu'ils ne cessent d'asséner au voisinage. Etablie en 1978 pour confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du pays, cette dernière a pour mission de rétablir la paix et la sécurité internationales et d'aider le gouvernement libanais à assurer le rétablissement de son autorité effective dans la région. Ce qu'elle ne réussit nullement à faire. La cause ? Il y en a plusieurs dont certaines sont endogènes et d'autres pas. Les prises de positions du Hezbollah sont à verser dans les premières et celles d'Israël dans les secondes. Mais s'«il n'est pas de pays indépendant qui ait une partie de son territoire sous l'autorité de milices incontrôlées et pouvant obéir à des impulsions qui ne sont pas celles du peuple» (dixit le Président Chirac), il n'y a, non plus, de pays au monde qui fassent ce que fait Israël sans en subir les conséquences. Pour son malheur, le Liban abrite les premières tout en étant voisin du second. Plusieurs ressortissants marocains évacués du Liban Un premier groupe de ressortissants marocains, évacués du Liban, est arrivé, dans la nuit de dimanche à lundi, à l'aéroport de Rabat-Salé, en provenance de Damas à bord d'un avion "C-130" mis à leur disposition conformément aux hautes instructions de S.M. le Roi MohammedVI. Ce groupe est composé de 64 Marocains, d'un Egyptien et d'un Canadien mariés à des citoyennes marocaines ainsi que d'un ressortissant français d'origine libanaise résidant au Maroc. Un deuxième groupe est arrivé, lundi matin au même aéroport. Il est composé de 33 passagers, dont deux libanais et trois Philippines. A leur arrivée, plusieurs membres du groupes ont exprimé leur profonde gratitude au Souverain pour l'intérêt qu'il accorde à la situation délicate dans laquelle ils vivaient en raison des intenses raids israéliens sur le Liban.