La facture pétrolière n'est pas l'unique responsable du déficit commercial que connaît actuellement le Maroc. A fin mai 2006, les importations hors pétrole se sont établies à 70 200,4 MDH. Les habitudes de consommation des Marocains sont aussi responsables du déficit commercial. Selon les dernières statistiques de l'Office des changes, les importations de biens d'équipement et de voitures étrangères se sont nettement accrues au courant de cette année. En mai 2006, le taux d'importation des voitures de tourisme a atteint 699,6 MDH, en augmentation de 39% par rapport à la même période de l'année dernière. Elles sont ainsi placées à la quatrième position par ordre d'importance, juste derrière l'huile brute de pétrole, le gaz de pétrole et les avions. L'importation du gasoil et du fuels-oils ne vient en fait qu'en cinquième position contrairement à ce qu'on pourrait croire. Selon l'Office des changes, l'accroissement des importations est essentiellement attribué aux importations hors pétrole. Celles-ci se sont d'ailleurs établies à 70.200,4MDH contre 64.019,4MDH soit +9,7% par rapport à l'année 2005. Excepté donc l'or industriel, les différents groupes de produits à l'importation se sont accrus notamment les produits énergétiques, les biens d'équipement, les produits finis de consommation et les demi-produits. Durant les cinq premiers mois de 2006, les biens d'équipement ont connu une évolution positive de près de 11,7% en réponse aux besoins des secteurs productifs en matière d'investissement et de modernisation de l'outil de production et aux acquisitions d'avions qui ont progressé de 67,3% ou 745,8 millions de dirhams pour s'élever à 1,85 milliard de dirhams. Par ailleurs, les résultats des échanges commerciaux marocains poursuivent leur tendance haussière observée depuis le début de cette année. Selon un récent communiqué du ministère du Commerce extérieur relatif aux échanges commerciaux, les exportations progressent de 10,8% par rapport à la même période de l'année 2005 en se chiffrant à 42,5 milliards de dirhams contre 38,4 milliards de dirhams. Les livraisons d'acide phosphorique ainsi que celles de vêtements confectionnés, des engrais et des composants électroniques ont été, en grande partie, à l'origine de cette progression.Les résultats appréciables des ventes des phosphates et dérivés sont réalisés grâce notamment à l'acide phosphorique et aux engrais avec une évolution respectivement de 59,8% ou 1,35 milliard de dirhams et 40,4% ou 541,6 millions de dirhams. Ces produits bénéficient d'une demande mondiale soutenue accompagnée d'une appréciation des prix. Les articles d'habillement ont également contribué à la hausse des exportations, spécialement les vêtements confectionnés dont les ventes à l'étranger ont progressé de 12% pour s'élever à 7,86 milliards de dirhams au même titre que les articles de bonneterie dont le montant des exportations se situe à 2,84 milliards de dirhams en progression de 9,6%. Le communiqué indique également que cette même tendance haussière peut être observée en analysant les chiffres des exportations des composants électroniques. En effet, elles ont enregistré une hausse de 18,1% ou 390,8 millions de dirhams par rapport à l'exercice précédent. D'autres produits ont connu une performance significative, en l'occurrence les huiles d'olives et les poissons en conserve, avec des montants respectifs de 485,4 millions de dirhams et 1,47 milliard de dirhams, ils progressent de 107% et 15% par rapport à l'année précédente. En revanche, les agrumes continuent sur une tendance baissière constatée depuis 2005, accusant une baisse de 20,9% ou -374,6 millions de dirhams. Selon cette même source, l'insuffisance au niveau de la production en plus de la baisse des prix dans le marché de l'Union européenne contribuent substantiellement à cette contre-performance. Quant aux crustacés, mollusques et coquillages, le recul de la demande japonaise, principal client de cette ressource a engendré la baisse de leurs exportations de 12,7% ou -254,7 millions de dirhams.