En donnant un coup de tête au défenseur italien Materazzi, Zinédine Zidane gâche le rêve tant caressé et sort par la petite porte. C'est par un geste aussi injustifié qu'incompréhensible que Zinédine Zidane dit adieu au foot. Une action qui entachera pour toujours son fabuleux parcours. Il quitta les pelouses la tête baissée. Une image amère d'un rêve transformé en cauchemar par un coup de folie. Pourtant, tout allait bien pour celui qu'on appelle le "magicien". En cas de victoire, il aurait été reçu comme un grand héros. Et en cas de défaite, personne n'aurait osé minimiser ses exploits. Des exploits qui avaient permis à la France d'atteindre la finale. Alors pourquoi a-t-il agi comme ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'avait dit Marco Materazzi pour que Zidane pique sa crise de colère? Les réponses à ces questions resteront un mystère. En tout cas, rien ne peut justifier un tel acte. Un joueur professionnel ne peut se permettre, sous aucun prétexte, de se laisser emporter de la sorte. C'est là l'esprit même du football qui se résume en deux mots : fair-play et discipline. Avec son parcours exceptionnel, Zinédine Zidane incarnait un modèle d'intégration, mais aussi un exemple de réussite. Il a conquis le cœur des Français et au-delà en un temps record. Lorsque Jean-Marie Le Pen critique la sélection "black blanc beur" en affirmant que la majorité des joueurs ne connaissaient même pas la marseillaise, toute la France s'unit pour défendre l'équipe multicolore. Mais malgré sa sortie peu triomphale, Zidane gardera sa place dans le cœur des Français. L'Hexagone n'oubliera jamais l'homme qui a tant fait pour l'équipe française. Ses passes décisives, ses magnifiques dribbles et son jeu magique, resteront à jamais gravées dans les mémoires. «Bravo quand même», titre en Une l'"Humanité" qui comme la plupart des journaux français qui pardonnent à Zinédine Zidane son coup de tête. «Zizou, merci, merci pour tout», estime Pierre Laurent dans son éditorial. «Je vous imagine très malheureux ce matin», renchérit Claude Droussent dans l'"Equipe".