La présence du Maroc, sans être membre de l'U.A, n'est pas passée inaperçue à Banjul, la capitale de la Gambie. Mohamed Benaïssa a eu l'occasion de s'entretenir, dans la capitale gambienne, avec un groupe de chefs d'Etat africains. Le Maroc invité de marque à Banjul, capitale de la Gambie où devaient se clôturer, dimanche 2 juillet 2006, les travaux du sommet de l'Union africaine, organisation dont le Royaume ne fait plus partie. Avant de s'y rendre, pour assister aux travaux du sommet de l'U.A, Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, a fait une escale au Maroc où il a été reçu par le Premier ministre Driss Jettou. Depuis mercredi, début de son déplacement en Gambie, Mohamed Benaïssa, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, a été reçu par un groupe de chefs d'Etat africains parmi les pays qui comptent le plus en Afrique subsaharienne. Ainsi, dès son arrivée dans la capitale gambienne, Mohamed Benaïssa a eu des entretiens avec les présidents de la Sierra Leone, du Tchad, de la Gambie, du Sénégal, du Gabon et du Congo. Le chef de la diplomatie marocaine a également rencontré plusieurs de ses homologues pour des entretiens autour des préparatifs de la Conférence euro-africaine sur l'immigration qui se tiendra les 10 et 11 de ce mois de juillet à Rabat. Le dossier du Sahara marocain n'aura pas été absent lors de ces entretiens dans la capitale gambienne et qui se sont tous déroulés en présence de Omar Kabbaj, l'ex-président de la Banque africaine de développement (BAD) et grand connaisseur de l'Afrique nommé la semaine dernière conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Selon l'agence MAP, plusieurs chefs de délégations africaines se sont opposés au contenu d'un rapport où une partie est consacrée au dossier du Sahara. Ladite partie avait été rédigée par un diplomate algérien et prenait fait et cause pour les ennemis de l'intégrité territoriale du Maroc. A l'issue d'une séance houleuse, samedi 1er juillet 2006 (jour d'ouverture des travaux), ledit rapport à été rejeté. Plusieurs pays africains, ayant changé d'attitude à propos du conflit fomenté autour de l'intégrité territoriale du Royaume, n'ont pas seulement retiré leur reconnaissance de la RASD, mais ont affirmé à plusieurs reprises qu'il était temps que le Maroc réintègre l'U.A vu que cette dernière organisation reste "handicapée" par l'absence d'un pays comme le Maroc. L'U.A vit d'ailleurs, et depuis plusieurs années, une flagrante contradiction avec la majorité de ses membres qui ont retiré leur reconnaissance de la RASD. (Le Togo vient de rappeler à l'U.A sa décision de 1997) et le fait que cette entité fantomatique continue de siéger au sein de cette même organisation. En novembre 1984, le Maroc avait claqué la porte de l'ex-OUA pour protester contre l'admission de la RASD sous pressions de l'Algérie. Depuis, le pays voisin n'a jamais mis fin à sa stratégie de harcèlement allant jusqu'à boycotter et appeler au boycott de la conférence euro-africaine sur l'immigration, un phénomène dont le Maroc n'est pas le seul à faire les frais. Un retour à la raison, pour de bon, est-il né à Banjul lors de ce 7ème sommet de l'U.A ? Plein d'indices permettent une réponse par l'affirmative.