El Houssine Sahib, Président de l'Association Professionnelle des Sociétés de Bourse souligne, dans cet entretien, que la bourse de Casablanca souffre d'un handicap de volume. Aujourd'hui Le Maroc : Le marché boursier a du mal à sortir de sa léthargie. Les investisseurs et les petits porteurs continuent de bouder le marché. Les analystes n'arrivent plus à se prononcer. Quelle est votre vision des choses ? El Houssine Sahib : La Bourse des Valeurs de Casablanca souffre d'un marasme presque chronique. Les petits porteurs cèdent toujours à la panique et les institutionnels sont toujours absents. Toutefois, il faut reconnaître que ce n'est pas la baisse des marchés qui est embêtante, mais plutôt la baisse des volumes. Aujourd'hui, nous avons un problème d'offre et de demande. Cette crise s'explique par les faibles volumes échangés, du fait qu'on a peu de valeurs liquides. En effet, le marché est concentré sur moins d'une dizaine de valeurs, qui représentent 80 % du volume global des transactions. Mais il faut noter aussi que la pression fiscale handicape la relance de la place casablancaise. Comment évaluez-vous les mesures fiscales de la Loi de Finances et leurs effets sur la place? Ces mesures fiscales viennent pour rectifier les erreurs commises auparavant. Les nouvelles dispositions portent sur l'exonération de la Taxe sur la plus-value (TPCVM) pour les personnes physiques et l'abattement de 50 % de l'IS sur les plus-values sur cession de valeurs mobilières pour les compagnies d'assurances et caisses de retraites. La relance du marché reste tributaire de la mise en place d'une batterie de mesures capable de stimuler durablement la demande. Le système de Règlement-Livraison simultané est d'ailleurs l'une des mesures annoncées par la réforme de la Bourse. Le projet n'arrive toujours pas à voir le jour. Quelles sont les raisons de ce retard ? Ce système est le dernier maillon de la réforme de la Bourse initiée en 1993. Le dispositif en question s'appuie beaucoup plus sur les échanges informatiques que sur le papier. Il consiste à rendre les sociétés de bourse responsables de dénouement des opérations effectuées pour le compte des clients qui sont dépositaires chez d'autres banques ou sociétés de Bourse. En d'autres termes, la société de bourse va créditer ou débiter selon l'opération. Et ce n'est que quand le banquier du client aura accepté ou refusé cette opération qu'il annule. C'est un système qui demande du temps pour être mis en place. Il exige la contribution de tous les intervenants du marché. Cela ne veut pas dire qu'on n'a pas avancé sur ce projet.