Les accords de la majorité concernant le projet de loi électorale continuent de faire des "mécontents". Les petits partis se regroupent pour faire front commun et dénoncent les conditions retenues pour les candidatures. Les accords de la majorité gouvernementale concernant les grands aspects du projet de Code électoral continuent de faire des "mécontents" parmi les partis de l'opposition et notamment au sein des petites formations politiques non représentées au Parlement. Près de 15 formations ont décidé, en effet, de faire front commun à l'issue d'une récente réunion de coordination à Casablanca. Ces partis (dont l'UC, le PDI, l'ADL et le PND) décrient le seuil de 7 % des voix (au niveau local et national) retenu pour les prochaines élections et estiment qu'il s'agit d'une volonté délibérée de marginaliser plusieurs partis politiques et reconduire les mêmes figures que ce soit au Parlement ou au gouvernement. Ils dénoncent également la reconduction des mêmes listes électorales ayant servi de base au scrutin de 2002 au lieu de l'adoption de nouvelles listes pour éviter une série de problèmes liés à l'actualisation de ces dernières. Les 15 partis se sont aussi élevés contre la "marche arrière" de la majorité qui a "écarté" les Marocains résidant à l'étranger de la participation aux prochaines élections. Ces mêmes partis, notamment ceux qui ne sont pas représentés au Parlement, s'insurgent contre les conditions posées par le ministère de l'Intérieur pour les candidatures. Selon le schéma retenu par la majorité, le candidat d'un parti qui n'a pas réussi à avoir un minimum de 3 % des voix lors des élections de 2002 doit réunir 500 signatures dont 20 % appartenant à des conseillers communaux. Ces partis, selon plusieurs sources, s'apprêtent à multiplier les initiatives dans les jours à venir pour faire entendre leurs voix et notamment par le biais d'une commission de coordination. Parmi ces partis, on retrouve des formations politiques dont les leaders avaient été reçus, il y a près de deux semaines, par le ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa juste avant de rendre public le communiqué annonçant officiellement l'option du scrutin de liste aux plus forts restes avec un seuil de 7 % des voix. D'un autre côté, les partis de la gauche radicale pourraient déboucher sur une stratégie de travail commune à l'issue d'un meeting du PSU prévu ce mardi 27 juin à Rabat. Le PSU (Parti socialiste unifié), mais aussi le PADS (Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste) et Annahj Addimocrati s'achemineraient vers un accord pour coordonner leur action pour amener le gouvernement à revenir sur les mesures annoncées auparavant et notamment en ce qui concerne le seuil des 7 %. Ces formations estiment qu'un tel seuil est synonyme d'une "mise à l'écart" de plusieurs partis et que ce choix ne favorise en rien l'émergence d'une société marquée par un vrai pluralisme politique. Notons d'ailleurs que les décisions du ministère de l'Intérieur (synthétisant les choix de la majorité) risquent d'influencer les débats en cours dans les rangs de la gauche radicale au sujet de la participation au prochain scrutin. Le PADS et Annahj devront trancher cette question dans les quelques semaines à venir.