Les forces de police ont arrêté plusieurs dizaines d'adeptes d'Al Adl Wal Ihssane, lundi 12 juin 2006, à Rabat et Nador notamment. Dans cette dernière ville, les autorités ont décidé la fermeture du domicile d'un leader de la Jamaâ. Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues, lundi 12 juin dans la soirée, pour mettre fin à un meeting d'Al Adl Wal Ihsane à Nador et arrêter près de 70 personnes regroupées dans le domicile de Jamal Boutayebi, leader de la Jamaâ dans cette ville. Ce dernier est d'ailleurs toujours en détention. Durant le week-end, les forces de police ont essayé de l'arrêter sauf qu'elles n'y ont pas réussi après que se soient interposés plusieurs des adeptes de Abdeslam Yassine, dans une dangereuse escalade avec la police de Nador. Les autorités de cette ville ont d'ailleurs décidé la fermeture du domicile de Jamal Boutayebi, averti auparavant de l'illégalité des réunions qu'abritait sa demeure depuis quelques jours. C'est chez le même Boutayebi que la police avait arrêté, le 7 juin 2006, une vingtaine de personnes pour réunions illégales. Lundi également à Rabat, les forces de police ont assailli le domicile d'un autre leader d'Al Adl Wal Ihsane pour y arrêter une trentaine de personnes. Dans la capitale, durant le week-end dernier, la police avait arrêté plus de 100 personnes qui tenaient des meetings illégaux dans des locaux proches des domiciles de Fathallah Arsalane et Mohamed Moutawakil, dans les quartiers de Diour Jamaâ et Al Massira. Ces derniers, après contrôle de leur identité, ont été remis en liberté. Toutefois, les meetings d'Al Adl Wal Ihsane dégénèrent de plus en plus en confrontations ouvertes avec les forces de l'ordre. Cela avait été le cas, lundi 12 juin 2006, à Tétouan quand la police est intervenue pour disperser plusieurs dizaines de membres d'Al Adl. Résultat : 15 personnes arrêtées et une confrontation qui a fait cinq blessés dont trois graves, toujours hospitalisés, selon des sources d'Al Adl. D'autres arrestations continuent d'avoir lieu à Sidi Slimane et Béni Mellal. Dans cette dernière ville, cent membres d'Al Adl, arrêtés durant le week-end, ont été relâchés alors que onze étudiants de la même "association" sont toujours poursuivis pour violences à l'encontre de fonctionnaires publics. Ces onze étudiants, appartenant à la structure estudiantine d'Al Adl à Béni Mellal, avaient assailli, dans son bureau, le doyen de la faculté de cette ville pour "revendiquer" la réadmission de certains des leurs suspendus par le conseil disciplinaire de l'établissement. Al Adl Wal Ihsane, qui ne veut pas lâcher prise malgré les multiples interventions des forces de l'ordre et les mises en garde du ministère de l'Intérieur, a décidé de diversifier ses activités pour mieux camoufler la finalité de ses "journées de communication". Ce fut, entre autres, le cas durant le week-end dernier à Souk Larbaâ du Gharb avec l'organisation d'une fête de circoncisions pour enfants démunis. La cérémonie, organisée par une association proche de Abdeslam Yassine, a été interdite par les autorités de la ville. Cela avait aussi été le cas à Agadir dans un lycée de la ville : des enseignants, adhérents de l'association Al Adl Wal Ihsane encadraient une simulation d'examens du bac au profit de plusieurs élèves. Les autorités de la ville sont intervenues pour mettre fin à cette action que des sources qualifient d'"intéressée". Réplique d'Al Adl : "Le Makhzen agit contre le savoir et l'apprentissage"...