Le festival des arts populaires de Marrakech, prévu du 3 au 10 juillet 2004, se fera sous le signe des affinités culturelles entre le Maroc et le Sénégal. Si des artistes sénégalais ont donné leur accord, en revanche pour Youssou Ndour, rien n'est encore réglé. Le directeur du festival de Marrrakech était au Sénégal à l'occasion du festival national des arts et culture tenu à Ziguinchor (Sud). Mohamed Knidiri avait pour mission de convaincre l'artiste Youssou Ndour et le groupe Toure Kouna à venir se produire à Marrakech durant le 30e festival national des arts populaires qui aura lieu du 3 au 10 juillet 2004 sous le signe « les rythmes éternels». Si le groupe Touré Kounda, formé des frères Ismaila et Sixu, a confirmé sa participation au festival, en revanche pour le cas du chouchou de la Médina, rien n'est encore confirmé. Youssou Ndour a donné son accord de principe, l'artiste se dit très motivé pour se produire à Marrakech d'autant que son dernier album, actuellement en promotion, un tantinet religieux, fait la part belle à un genre musical oriental que certains critiques n'hésitent pas à ranger dans un mariage rare, entre l'accord guittiral andalou et la rythmique africaine. Actualité oblige, cet album, véritable ferveur religieuse, ne sera pas produit dans les boîtes. Le Roi du Mbalax l'aurait annoncé officiellement, confirmant au passage son intention de participer au prochain festival des musiques sacrées de Fès. En revanche, en ce qui concerne le festival des arts populaires de Marrakech, rien n'est encore arrangé. Le manager de Youssouf Ndour réclame au bas mot 40 millions de centimes, une note au-dessus des moyens de ce festival dont le budget ne dépasse pas 2,5 millions de dirhams en numéraire et des contributions diverses versées par l'ONMT et le Conseil régional du Tourisme. «Il ne s'agit pas d'une manifestation commerciale, c'est un événement culturel. D'ailleurs, le Sénégal y sera en invité d'honneur», poursuit Mohamed Knidiri. De leur côté, les autorités sénégalaises ont promis de tout faire pour que la culture sénégalaise soit très présente lors de ce festival de Marrakec, une manière de célébrer l'amitié séculaire maroco-sénégalaise et faire du culturel un moyen de rapprochement entre les deux peuples."Les responsables du ministère sénégalais de la culture nous ont donnés l'assurance qu'ils n'épargneront aucun effort pour faire venir à Marrakech ces artistes de renommée mondiale". En plus de Touré Kounda un autre groupe sénégalais a donné son accord. Il s'agit de la formation montante «les Frère Guissé» qui font des ravages chez les jeunes et moins jeunes. Il s'agit d'un groupe qui joue un genre proche du Gnawa et qui pioche dans le repertoire du jazz et des musiques tropicales. Ils se retrouveront sûrement à Marrakech, une ville qui a toujours tissé des relations profondes avec l'Afrique depuis le temps des Saadiyines et qui aspire désormais à servir de pont culturel pour le rapprochement entre les peuples marocain et sénégalais et à accompagner le renforcement de la présence du Maroc en Afrique subsaharienne.. Le ministère sénégalais de la culture l'a promis, d'autres troupes du terroir feront le déplacement, comme le ballet national de La Linguère du Théâtre Daniel Sorano de Dakar, présent à la précédente édition du Festival de Marrakech en juillet dernier. Cela donnera une plus grande représentation de la culture sénégalaise. Durant son séjour à Ziguinchor, M. Knidiri a discuté avec les responsables du Fesnac des moyens d'échange entre les deux festivals pouvant aboutir à un jumelage entre ces deux manifestations culturelles populaires les plus en vue dans les deux pays. Pour l'heure, tout est sur place, côté sénégalais comme côté marocain. Sauf peut-être le dossier Youssou Ndour, dont le ministère sénégalais du Tourisme en fait désormais une affaire personnelle.