L'arrêté communal suspendant toute autorisation de construire dans certaines zones de Marrakech arrive à expiration fin juillet. Depuis le début de l'année, un arrêté communal de mise à l'étude adapté par vote gèle toute autorisations de construire dans certaines zones de Marrakech, particulièrement dans les municipalités de Guéliz et de Ménara, lesquelles ne disposent pas de plan urbanistique homologué. Une situation d'exception qui a transformé en dents-de-scie tout le secteur des habitations situées entre l'Avenue Mohammed V et l'Avenue Mohammed VI. Conséquence de cette décision, le bloc de l'Hivernage et tout le centre ville, si prisé par les investisseurs, est suspendu désormais aux études techniques menées actuellement par l'Agence urbaine. Quand on leur pose la question, quelques membres des instances élues de la ville expliquent la mesure par la nécessité de mettre de l'ordre dans une ville engagée sur une «cadence accélérée ». «Nous avons enregistré 519 dossiers d'autorisations délivrées pour la seule année 2004. En 2005, environ 5 000 dossiers étaient en instruction auprès de l'Agence urbaine», explique cet élu communal qui a requis l'anonymat. Pour cet élu, la décision communale, quand même «prise sur le tard », permet au moins de rectifier le tir dans certains quartiers comme l'Hivernage, prévu normalement pour accueillir des villas et des ilôts de verdure mais transformés au grè des investisseurs en une zone immeubles. «C'est une mesure qui fait le bonheur des citoyens, explique-t-il, mais certainement pas celui des promoteurs immobiliers». C'est chez ces derniers et parmi les lotisseurs, que l'on trouve les partisans les moins chauds de cet arrêté communal. Devant normalement expirer au bout de six mois, la mesure pourrait proroger, en cas de besoin. L'éventualité avait été évoquée lors de l'adoption. Mais, à en croire le maire de Marrakech, «il n'en sera pas question. Les études avancent bien », déclare Omar Jazouli. Seule ombre au tableau, la zone qualifiée de «rouge» dans l'approche adoptée. Il s'agit de l'espace environnant le Lycée Victor Hugo. «Nous avions confié l'étude à un bureau d'études spécialisé. Les résultats seront normalement connus d'ici la fin juin. Le Conseil de la ville se réunira par la suite pour prendre une décision». Pour rappel, l'Agence urbaine locale avait milité activement pour l'adoption de cette décision dont l'unique but, rappelle Abdelouhed Fikrat, directeur de l'institution, est de trouver une certaine cohérence dans le développement urbain de Marrakech. L'Agence qui mène actuellement une série d'études du même ordre s'était engagée pour donner des réponses dans six mois à partir de février, date de gel des autorisations. «Nous maintenons notre engagement. Comme promis, d'ici la mi-juillet, nous allons présenter les résultats de nos études ». En attendant, tout reste suspendu à cette étude qui devra à terme, déterminer les zones affectées aux villas et celles des immeubles. L'étude de l'Agence urbaine de Marrakech, se voulant globale, prend en compte même les autorisations obtenues mais encore non exécutées.