Réagissant sur le débat houleux qu'a suscité le projet de création de l'Onix, Hassan Bernoussi, Directeur général de la Direction des investissements extérieurs (DIE) annonce qu'il sera procédé à la création d'une nouvelle entité, qui n'intégrera pas le Centre marocain de promotion des exportations. ALM : Ayant soulevé un débat houleux, marqué par l'opposition de plus d'un organisme, dont le CMPE, le projet de création de l'Office national pour la promotion des investissements et des exportations (Onix) est dans l'impasse. On parle même de surseoir à l'idée de sa création. Qu'en est-il actuellement ? Hassan Bernoussi : La nouveauté dans ce dossier, c'est qu'on ne va plus surseoir à sa création. Cet organisme aura bel et bien lieu, mais sous la forme d'une nouvelle entité qui, cette fois, ne va pas englober le CMPE, tel qu'il avait été prévu initialement. Le Centre restera tout à fait indépendant. Cette nouvelle entité, qui aura pour mission la promotion de l'investissement sur la base d'une nouvelle stratégie, dictée par le Premier ministre. Cette stratégie aura à mettre en œuvre une politique non pas de promotion tous azimuts de l'investissement, mais une action ciblée de promotion par le biais de niches sectorielles. Cela étant, toute stratégie de développement des investissements au Maroc ne peut que tenir compte du paramètre de l'exportation. Justement, parmi les arguments anti-fusion entre la DIE et le CMPE, figurait celui de l'incompatibilité entre investissement et promotion des exportations. Quelle est votre réponse à cette opinion ? Je dirais qu'elle est dénuée de tout fondement. La raison est bien simple. Il existe un lien direct entre ces composantes. D'autant plus qu'au Maroc, et les chiffres le prouvent, toutes les personnes, qu'elles soient physiques ou morales, intéressées par le Maroc investissent essentiellement pour le marché de l'exportation. Il n'y a qu'à voir les secteurs où les investissements connaissent le plus de croissance (agroalimentaire, industrie aéronautique…), pour s'en rendre compte. La plus grande partie des sociétés qui s'installent au pays orientent leur production vers des marchés autres que le Maroc. L'un ne va pas sans l'autre. D'ailleurs, c'est pour cela que lorsque nous élaborons toute stratégie de promotion des investissements, nous prenons en considération cette donne et visons principalement les secteurs à fort potentiel, en termes d'export. Ceux qui défendent ce point de vue n'auront pas saisi dans toute la complémentarité le lien existant entre l'investissement et l'exportation. Tenant compte de la saturation du marché national, tout investissement ne peut se faire que dans un objectif orienté vers l'export. Il existait aussi un problème de taille : celui du budget de l'ex-futur Onix, et qui n'était autre que celui du CMPE, constitué d'une taxe parafiscale de 0,5% sur les importations… Il faudra commencer par préciser que le budget du CMPE, et qui s'élève à hauteur de 70 millions DH, n'est pas intégralement utilisé. Avant de se demander à qui allait profiter ce budget, le CMPE aurait d'abord dû s'interroger sur les meilleurs moyens de l'utiliser. Cet organisme a de l'argent, mais ne sait quoi en faire. A cela, s'ajoute cet aspect lié au fait que ce n'est pas tant la quête de nouvelles ressources financières qui avait motivé le projet de création de l'ONIX, mais la volonté de regrouper au sein d'une même entité deux organismes parfaitement complémentaires. Mais il y a aussi le fait que la DIE était partie prenante de plein droit à l'ONIX, alors que le CMPE, selon ses responsables, devait subir un choix à la carte. A quels critères répond ce schéma ? Ce n'est pas de cette façon que les choses allaient se passer. Mais en tout cas, il ne sert à rien de revenir là-dessus. La nouvelle stratégie sera élaborée sans le CMPE. Ce dernier n'est plus tenu de se poser des questions. Cette page est désormais tournée.