Le scandale des matches truqués du Calcio éclabousse tous azimuts. 41 personnes - dont neuf arbitres et onze assistants de touche - ont été mises en examen. De grosses têtes risquent de tomber. Le scandale du Calcio continue à faire les dégâts. L'action Juventus a plongé à la Bourse de Milan par crainte que le vénérable club de football, sacré champion d'Italie pour la 29e fois ce week-end, ne perde son titre pour avoir truqué des matches. C'est le parquet de Naples qui instruit l'affaire. 41 personnes - dont neuf arbitres et onze assistants de touche - ont été mises en examen par le parquet, dont l'enquête dure depuis près de deux ans. La presse italienne tire la sonnette d'alarme : «Selon la description du parquet, le système Moggi est une pourriture infecte qui inonde et submerge avec son venin les instances du Calcio et les sanctuaires de la justice», écrit "La Stamp", quotidien de Turin. «L'effet est celui de la boue placée dans un ventilateur, personne n'en réchappe», ajoute "La Repubblica", qui parle de la «plus terrible crise» du Calcio, depuis l'affaire des paris clandestins de 1980. En décortiquant des heures d'écoutes téléphoniques, les magistrats ont découvert un système sombre visant à choisir les arbitres, à leur indiquer la marche à suivre pendant les matches, et si besoin était à leur passer un petit coup de fil à la mi-temps pour les «recadrer». La «vieille dame» est un des quatre clubs de haut niveau de la Péninsule qui intéressent de près les juges napolitains avec le Milan AC de Silvio Berlusconi, la Fiorentina du patron du chausseur de luxe Tod's Diego Della Valle, et la Lazio de Rome. Si elle est jugée coupable d'avoir truqué des rencontres, ou simplement d'avoir voulu influencer les résultats, la Juve pourrait perdre ses deux derniers titres et se retrouver reléguée en série B, la deuxième division. Le quotidien financier "Il Sole 24 Ore" a évalué que le club pourrait perdre 120 millions d'euros en droits de retransmission et de sponsoring s'il était contraint de quitter l'élite. La cotation de l'action du club a été suspendue lundi matin à la Bourse de Milan, face aux ventes massives des investisseurs. Elle a repris en baisse de près de 15%. Le responsable au cœur du scandale, le manager général de la Juve Luciano Moggi, a annoncé sa démission dimanche soir à la télévision juste après la victoire des "bianconeri" 2-0 à Bari synonyme d'un nouveau sacre. Le scandale a débuté quand la presse a diffusé ses conversations téléphoniques avec de hauts responsables de la Fédération sur la désignation des arbitres. Les magistrats napolitains ont mis en examen 41 personnes au total, dont Moggi et Carraro, ainsi que d'autres responsables de club et des arbitres. L'entraîneur de l'Inter de Milan Roberto Mancini, dont l'équipe a terminé troisième de la série A cette saison, a redouté que plusieurs saisons aient été "truquées". «C'est une affaire très grave. La plus grave que j'aie jamais entendue dans l'histoire du football mondial», a lâché l'ancien international. Des hauts responsables entendus par les juges Le vice-président de l'AC Milan et président de la Ligue des clubs de football Adriano Galliani et l'ancien arbitre vedette Pierluigi Collina ont été entendus mardi à Rome par les procureurs du parquet de Naples chargés de l'enquête sur le scandale des matches truqués du Calcio. Adriano Galliani a été entendu durant trois heures comme témoin par les magistrats, qui soupçonne l'existence d'une vaste "association de malfaiteurs" composée d'arbitres, responsables de la Fédération (FIGC) et dirigeants de clubs, ayant eu pour but de "conditionner" le Championnat 2004-05 remporté par la Juventus Turin.