Le processus de privatisation de l'ex-ONTS attire plusieurs entreprises nationales et internationales. Un succès qui va au-delà des prévisions des Finances. Le processus de privatisation de la Somathes (Ex-ONTS) s'annonce promoteur. Déjà au 3 mai 2006, date de clôture des retraits de dépôt, plus de seize entreprises marocaines et étrangères avaient pris connaissance du dossier. Une semaine plus tard, le 10 mai, date de dépôt du premier dossier pour la recevabilité de l'offre, plusieurs groupes étaient virtuellement éligibles aux conditions et aux critères fixes et concernant l'engagement de confidentialité, les états de synthèse (obligation pour le postulant de réaliser un chiffre d'affaires minimal de 100 millions de dirhams) et la condition nécessaire d'être un opérateur du secteur. Passée cette formalité, les offres financières devront suivre dans ces jours-ci. Parmi les postulants, l'on retrouve le groupe Ynna Holding, associé à la banque d'affaires (son habituel conseiller), AFG, mais aussi Savola (entreprise intervenant dans le secteur des huiles, et suivant de près l'évolution du secteur sucrier au Maroc). Egalement dans le lot, Egbel (chocolaterie), les Cafés Dubois, le Café Sahara, et quelques grosses pointures comme le groupe Holmarcom (holding en expansion), la Cosumar (repreneur des quatre sucreries de l'Etat en septembre 2005) et le groupe indien Tata. Contre les 440 millions de dirhams fixés au départ par l'Etat (valeur minimale des 3 . 746 . 850 actions faisant l'objet de l'appel d'offres), beaucoup de candidats envisagent de doubler l'offre, sachant que seule la proposition financière la plus élevée sera retenue. La barre du milliard sera certainement franchie, avance-t-on de source bien informée. Dans un secteur du thé en pleine ouverture, beaucoup s'étonnent d'un tel engouement pour une entreprise «importatrice ». En fait, explique-t-on dans les arcanes de certains départements ministériels, intéressés de près par cette opération de privatisation, la Somathes est intéressante par plusieurs aspects. Il y a d'abord le patrimoine foncier de l'entreprise, très bien situé dans les principales villes du Royaume. Cas du siège, situé à Aïn Sebaâ, à l'embouchure de l'autoroute Casablanca-Rabat, de la représentation à Agadir, ouvrant sur la principale artère de la ville, mais aussi de Fès et dans autres villes du Royaume. Le foncier n'étant que secondaire, la vraie motivation des postulants demeure la position stratégique de la Somathes dans le marché du thé. Contrôler l'entreprise est synonyme d'un ticket d'entrée d'au moins 30%, sur le thé avec , dans la corbeille, des marques précieuses et assez connues du consommateur marocain. Du reste, il n'est pas exclu qu'il y ait un jeu d'alliances entre les postulants. Cas le plus probable, l'alliance entre la Cosumar et Holmarcom, non confirmée par les deux groupes. Partenaires de l'opération, le consortium BMCE Bank, BCP et Enerst & Young sont d'avance assurés du succès du processus, cela bien avant la date de délibération prévue pour le mois de juillet prochain. Un marché ouvert Malgré la libéralisation du marché du thé, la fin du monopole et le changement de nom, l'ONTS devenu Somathes continue de jouer un rôle important dans le secteur en étant le premier importateur du thé vert en vrac en provenance de la Chine. Le Maroc importe chaque année plus de 35 000 tonnes, en général de l'Empire du milieu qui assure les deux tiers de la production mondiale. Le produit est conditionné sur place avant d'être placé dans le réseau de distribution. La société dispose de 7 agences, en général bien situées. La survie de la Somathes dans un marché comptant plus de 50 importateurs est passée par un plan de restructuration énergique.