Le Gouvernement autonome des Iles Canaries soupçonne que de "gros bateaux" (nourrices), aident les candidats subsahariens à l'immigration clandestine, qui arrivent ces derniers jours en masse sur les côtes de l'archipel. Un total de 974 subsahariens ont été interpellés par les services de sécurité espagnols au cours des trois derniers jours, à leur arrivée à bord de quinze embarcations de pêche "cayuco" aux îles Canaries. Cent cinq (105) d'entre eux ont été arrêtés à bord d une seule pirogue, qui se dirigeait vers l'île de la Gomera, très éloignée des côtes africaines. Le reste a été interpellé au sud de Tenerife, en Grande canarie (12) et à Fuerteventura (37). "Nous n'avons pas de preuves certaines, mais de nombreux indices nous laisse soupçonner que ces personnes reçoivent une telle assistance", a affirmé lundi dans un entretien à la radio "Cadena Ser", le porte-parole de l'Exécutif autonome, M. Miguel Becerra. Selon le responsable canarien, le bon état de santé des clandestins qui parviennent à gagner les côtes de l'archipel, après une longue traversée, et le nombre de personnes que transportent ces embarcations, sont autant d'indices qui nous laissent soupçonner que ces immigrants reçoivent une telle assistance. Plusieurs responsables politiques aux îles Canaries avaient affirmé, par le passé, que des "bateaux nourrices", remorquaient ces embarcations jusqu'à ce qu elles s'approchent des côtes de l'archipel, avant de les laisser poursuivre leur route vers les îles Canaries. Le porte-parole du gouvernement canarien avait qualifié dimanche de "grave" la situation créée par l'avalanche d immigrants subsahariens et a dénoncé le "laisser-aller" du gouvernement espagnol face à ce problème. M. Becerra a estimé que le gouvernement de Madrid est, apparemment, "préoccupé" par le groupe pétrolier Repsol, en Bolivie que par le problème que connaissent les Iles Canaries et qui concerne des "vies humaines". Face à cet afflux massif, les autorités canariennes ont décidé de réouvrir la caserne militaire de "Las Raices", de Tenerife, pour héberger les nouveaux arrivants. Le centre de rétention des irréguliers de "Hoya Fria" (Tenerife) affiche complet et ne peut accueillir davantage de clandestins. Selon des statistiques, depuis le début de l'année 2006, quelque 6.000 immigrants subsahariens sont arrivés aux côtes canariennes, contre 4750 irréguliers durant toute l'année 2005.