Les pays de l'Union européenne ont approché les autorités algériennes au sujet des libérations d'éléments impliqués dans des actes terroristes, vu leurs incidences sur la délivrance de visas pour l'accès à l'espace Schengen, selon une source diplomatique européenne citée par la presse algérienne. Les pays européens ont souhaité disposer d'une liste complète des éléments des groupes armés sortis de prison dernièrement en vertu des dispositions de "la charte pour la paix et la réconciliation", a indiqué au journal "Liberté", un haut responsable du corps diplomatique à Alger. L'effacement du cassier judiciaire des détenus libérés de toute mention des crimes pour lesquels ils ont été condamnés, comme cela a été annoncé récemment par un haut responsable de la justice algérienne, fait craindre aux pays de l'espace Schengen la possibilité que les personnes graciées puissent avoir plus de facilité pour obtenir un visa. A ce propos M. Luis Guerrato, représentant de la commission européenne à Alger, s'est demandé "si les terroristes élargis auront-ils un casier judiciaire vierge". "Dans ce cas, le problème se posera pour les visas, car les pays de l'Union européenne ne délivrent pas de visas pour les personnes impliquées dans des affaires de terrorisme", a-t-il dit. Cette situation pourrait compliquer les démarches entreprises par Alger pour la levée de la consultation systématique des pays de l'espace Schengen sur les demandes de visas émanant d'Algériens, procédure appliquée aux pays qui "présentent à des degrés variables une menace pour la sécurité de l'Europe". La procédure de consultation systématique des Etats de l'espace Schengen à propos de la délivrance de visas, se traduit généralement par des retards d'au moins de 21 jours, est-il précisé. L'Algérie a soulevé ce point comme un cas de "discrimination". Selon des sources de presse, la France s'apprête, dans le cadre des mesures d'assouplissement en direction des ressortissants algériens, à déposer auprès du conseil de l'Europe une requête pour la levée de la consultation préalable en matière de visas. Le Conseil de l'Union européenne, est-il rappelé, constitue le principal centre de décisions pour toutes les affaires touchant les intérêts de la communauté (contrôles aux frontières, politique d'immigration, lutte contre le terrorisme et la criminalité).