Les défis de la libéralisation des services sont au menu ce mardi 2 mai du colloque organisé à Casablanca par l'Ordre des architectes. Opportunités à saisir ou difficultés à surmonter, deux questions essentielles débattues tout au long de cette journée. Les architectes et urbanistes face à la mondialisation. C'est le thème d'une journée d'étude qui est organisée ce mardi 2 mai à Casablanca. A l'ordre du jour de cette manifestation internationale: « Mondilaisation, urbanisme et développement humain ». Un sujet qui attise les passions des professionnels dans un domaine où les enjeux, notamment économiques, sont énormes. La libéralisation du secteur inquiète-t-elle les professionnels? la réponse est mitigée. La plupart des architectes, essentiellement ceux qui travaillent pour leur compte. Au nombre de 1700 de par le Maroc, ils estiment qu'une entrée massive des architectes étrangers fragiliserait leur part de marché. La lourde logistique et la puissance financière des cabinets étrangers inquiètent nos architectes. « La dynamique de développement que connaît le secteur de l'habitat et du tourisme ne les laisserait certainement pas indifférents », estime ce professionnel qui peine à envisager son avenir. D'autres veulent voir la moitié remplie du verre. « Actuellement, l'architecture est une profession en difficulté au Maroc. L'ouverture du marché à des professionnels étrangers ne pourrait que la tirer vers le haut, tant sur le plan financier qu'architectural », explique Ouadie Soubat, membre du bureau exécutif de l'Ordre des architectes. La cherté des prestations étrangères, ainsi que la faible connaissance des traditions architecturales marocaines, sont autant d'arguments avancés par le camp des optimistes. Pour Omar Farkhani, président de l'Ordre des architectes, « la libéralisation, dans un pays économiquement fragile comme le Maroc, n'est certainement pas un avantage a priori. Pour faire face à la situation, deux alternatives: la première serait d'adopter une attitude fataliste qui inhibe les volontés». Et d'ajouter que « la seconde serait une réflexion profonde pour essayer d'en tirer le meilleur parti. Et c'est cette dernière attitude que nous avons adoptée au sein du Conseil national de l'Ordre des architectes. Evoluer nos atouts et nos handicaps et en tirer le meilleur parti possible dans un esprit conciliant et volontariste ». Le débat est donc initié. D'autant plus que la manifestation de ce mardi connaîtra une présence étrangère massive. Les organisateurs de l'événement ont ainsi fait le plein. Ont fait le déplacement à la capitale économique du Royaume : l'Union internationale des architectes, représentée par son président mauricien Gaétan Siew qui, signalons-le, a émis à plusieurs reprises le souhait d'organiser la réunion du conseil de son instance à Marrakech, l'Union maghrébine des architectes, une instance pratiquement inactive depuis une décennie, l'Union arabe des architectes et l'Union africaine des architectes.