La concertation nationale initiée autour du projet du code de l'urbanisme a remis sur le tapis la problématique de la gouvernance locale. Son impact, notamment négatif, sur l'urbanisme des villes marocaines a été fortement souligné. L'élaboration du code de l'urbanisme va bon train. Ces dernières semaines, la première mouture mise au point par les comités d'experts constitués à cet effet a été soumise à une concertation beaucoup plus élargie. Menée sur le plan national par les agences urbaines, cette concertation a permis aux différents acteurs et intervenants de débattre de la politique du Maroc en matière urbanistique pour les décennies à venir. Au total, se sont quelque 130 manifestations de débat, une trentaine de tables rondes, qui ont été organisées à l'échelle nationale et des dizaines de réunions thématiques tenues au niveau central avec les professionnels. Un concept revenait sans cesse dans les discussions : la gouvernance locale et son impact sur la gestion des villes marocaines, notamment sur le plan urbanistique. « Pour la première fois, l'on a osé parler de manière ouverte sur la nécessité et l'obligation de réformer tous les textes juridiques ayant trait à la gouvernance locale, de manière à les rendre plus adaptés aux exigences urbanistiques posées par la dynamique de développement que connaît notre pays ces dernières années», explique une source proche du dossier. Les différentes remarques au niveau de cette gouvernance locale ont concerné essentiellement la responsabilité des élus locaux dans la gestion urbaine du Maroc. « La faillite à laquelle est affronté notre paysage urbain est la preuve que ce mode de gestion a montré ses limites et qu'il devient urgent d'opérer un changement radical dans le sens d'une plus grande professionnalisation, et donc responsabilisation des gouvernants », ajoute la même source. Mais il faut dire que depuis le début de ce processus d'élaboration, cette question a été soulevée. Dans sa lettre adressée aux participants de la journée nationale tenue à cet effet le 3 octobre 2005, SM le Roi Mohammed VI a insisté sur la nécessité de changer de pratique pour éviter de tomber dans les mêmes erreurs d'une gestion urbaine défaillante. Après cette concertation grandement ouverte sur le plan national, place actuellement aux différentes expériences internationales. Onze pays ont été sélectionnés à cet effet. Des directeurs d'agences urbaines auront à les visiter. Il s'agit entre autress de l'Egypte, Emirats Arabes Unis, Etats-Unis, Canada, Mexique, Brésil, Thaïlande et Allemagne.