Pour Rachid Talbi Alami, aucune divergence n'existe avec la vision de Salah Eddine Mezouar quant à la réforme tarifaire. Le ministre prône une baisse contrôlée des droits de douane pour favoriser l'industrie nationale. ALM : Quelle est votre vision pour la réforme tarifaire ? Rachid Talbi Alami : Dans notre pays, il est temps d'ailleurs de faire un nouveau pas pour accompagner les changements aussi bien au niveau national qu'international. C'est pour cela que la baisse des tarifs douaniers sur les intrants notamment, est une donne imposée par le climat d'ouverture dans lequel l'économie mondiale évolue. Qu'en est-il de la différence de vision avec Salaheddine Mezouar ? Je partage la même vision exprimée par Salah Eddine Mezouar, ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie. Je veux bien que l'on revoit les tarifs douaniers, mais il faudrait que cette baisse se déroule de manière très contrôlée et qu'elle s'accompagne d'un certain nombre de mesures. Une baisse non-contrôlée pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l'économie nationale en général et les différentes activités industrielles en particulier. C'est pour ces raisons qu'il ne faut pas brusquer les mutations. Il faudrait plutôt cibler les secteurs concernés par cette baisse tarifaire et mener une réflexion de fond pour pouvoir faire face à l'ouverture des marchés. N'avez-vous pas de craintes quant aux répercussions de la baisse des droits de douane sur le budget de l'Etat ? Il est vrai qu'une baisse des droits de douane se répercuterait directement sur les finances publiques. Mais c'est en quelque sorte le prix à payer pour une ouverture économique. Même si actuellement, la tendance est plutôt vers la hausse, en raison de l'augumentation des importations, mais il serait plus raisonnable d'envisager tous les scénarii et de faire en sorte que les différents secteurs économiques soient plus compétitifs sur la scène mondiale.