Les clubs français veulent entrer en bourse. Cette décision n'a pas été votée à l'unanimité puisqu'elle suscite le scepticisme du président de l'Olympique lyonnais Jean Michel Aulas. Jean-Michel Aulas, président de l'Olympique lyonnais, est revenu mercredi sur l'autorisation accordée aux clubs français d'entrer en bourse, s'inquiétant des obstacles qui se dressent encore, selon lui, sur cette voie. Sur le site internet du club, il déplore un "renforcement des barrières d'accès à la bourse et aux marchés financiers". Le ministre des Sports, Jean-François Lamour, a levé mardi les derniers obstacles juridiques qui empêchaient les clubs de sport français, notamment les clubs de football, d'entrer en bourse. Cette décision va dans le sens de la demande insistante formulée depuis quelques années par plusieurs clubs de la Ligue 1, dont Lyon, quadruple champion en titre. Toutefois, le ministre a tenu à préciser que cet appel à l'épargne devrait se faire de manière "proportionnée" et "encadrée". "On a l'impression qu'il s'agit d'une levée de principe consécutive à la position de Bruxelles mais, dans la pratique, c'est bien un renforcement des barrières d'accès à la bourse et aux marchés financiers qui est proposé aux clubs français", a estimé Aulas, sans détailler les points précis qui motivent ses réticences. Le président de l'OL explique ensuite pourquoi, selon lui, ce passage par la bourse lui semble désormais obligé pour les grands clubs. "La Bourse est tout simplement le meilleur moyen pour financer les investissements. Dans les investissements, il y a bien sûr les stades que le ministre semble découvrir aujourd'hui. Mais il y a également tous les circuits de distribution: les boutiques, le siège social ou encore le centre d'entraînement. Le financement de ces différents domaines peut être effectué par la Bourse", dit-il. "Quand on regarde ce qui se passe à l'étranger, il y a autant de réussite dans le financement et l'accès au marché financier des clubs que dans les autres activités. Il n' y a pas de malédiction du secteur du football." "Il y a, au contraire, une obligation de voir des clubs bien gérés et économiquement sains. Et, pour cela, la bourse est un des moyens de permettre aux clubs de se financer et d'être transparents." Parmi les projets de l'OL figure la construction d'un nouveau stade, projet étroitement lié à l'accès aux marchés financiers, selon Jean-Michel Aulas. "C'est évident que ce nouveau projet sera plus compliqué à mettre en oeuvre si nous n'avons pas la bourse pour pouvoir faire les études. On nous mettrait alors des bâtons dans les roues avant même le lancement du projet", dit-il. "Ce nouveau stade de 60.000 places devra être orienté vers le consommateur. Il devra répondre aux attentes des supporters et être orienté vers les entreprises qui financent une partie de notre développement. Il faut aussi que ce stade soit associé à toute une série d'activités: ce ne sera pas uniquement un stade de football. Il sera multifonctions." "Il faudra un lieu de vie, des bureaux pour le personnel mais aussi un hôtel et des structures commerciales associées. On est sur un projet moderne, idyllique. Ce sera le stade référent de demain», a-t-il conclu.