En CAN égyptienne, les Lions de l'Atlas n'ont pu rugir. Leur piètre prestation s'explique, sur le plan technique, par un manque de compétition flagrant chez les professionnels. Question à un million de DH : Quel est l'intérêt d'un joueur professionnel intégré à son équipe nationale ? Aucun. Cette réponse est apportée par les Lions de l'Atlas qui évoluent dans les championnats européens durant leurs trois rencontres au premier tour de la CAN 2006. Après une entrée en matière pour le moins désastreuse, une défaite 1-0 face à une équipe ivoirienne largement à leur portée et un nul fatal contre des Egyptiens loin d'être au top de leur forme malgré le soutien de leur public, les joueurs de l'équipe nationale ont «commis» une troisième rencontre face à la Libye. Durant les 90 minutes de cette confrontation où la victoire était, sinon synonyme d'espoir de qualification, une occasion de marquer des buts et de sauver l'honneur, les joueurs de l'équipe nationale étaient quasi-absents sur le terrain. Aucune combativité, aucun engagement physique. Un aveu de la bouche même du sélectionneur national M'hamed Fakhir sur les ondes de la télévision marocaine. «90% du groupe qui a fait le déplacement au Caire ne joue pas régulièrement dans son équipe. Ce qui a négativement influé sur la condition physique des joueurs et leur rendement ». A commencer par le capitaine, Noureddine Naybet qui ne joue régulièrement pas au sein de son club de Premier LeagueTottenham. Talal Karkouri, sociétaire de Charlton, Youssef Hajji du Stade Renais, Marouane Chemmakh des Girondins de Bordeaux et Jawad Zaïri sont dans le même cas de figure. Des joueurs non-titulaires mais qui étaient obligés, en l'espace d'une vingtaines de jours, de jouer six rencontres dont trois officielles. Un effort qu'ils n'ont pu supporter. Loin, très loin du niveau de Samuel Eto'o, Didier Drogba, Ahmed Hossam «Mido» ou encore Dos Santo, qui font la joie de leurs sélectionneurs en visitant la lucarne adverse à plusieurs reprises et en étant capables de changer le cours d'une rencontre. Maintenant, il serait judicieux de poser la question suivante : un professionnel est-il intouchable? Son statut de sociétaire d'un club européen le place-t-il en dehors de toute obligation de rendement. Dans notre équipe nationale, la réponse est apparemment par la négative. «Ils ont leur part de responsabilité. Depuis deux années, ils se sont installés dans un confort et ont cessé de travailler durement», explique un technicien national. Pour répondre à ces mêmes questionnements, il serait judicieux de revenir un peu en arrière. En 1993, lors des éliminatoires de la Coupe du monde 1994, la France, menée à l'époque par Gerard Houiller, a piteusement raté la qualification. La tempête de changement soulevée par la suite a remporté avec elle des noms prestigieux comme Eric Cantonna, Basile Boly et David Ginola. Le star-system n'avait plus lieu d'être. Quatre années plus tard, la même France est sacrée championne du monde. Mais lorsqu'en 2002, la formation échoue au premier tour du Mondial 2002 face au Sénégal, l'Uruguay le Danemark, ce vent de changement tant salutaire n'a pas soufflé sur les tricolores. Résultat : un quasi-nul Euro deux années plus tard au Portugal.