Succession ouverte à la tête du FVJ dont le président sortant déclare ne pas briguer de nouveau mandat. Grande nouveauté en attendant le deuxième congrès : l'USFP est intéressée par le poste occupé jusque-là par l'avocat Mohamed Sebbar. La succession à l'avocat Mohamed Sebbar à la présidence du Forum Vérité et Justice (FVJ) suscite déjà les convoitises des uns et des autres. A un mois environ de son deuxième Congrès national, prévu du 26 au 28 février 2006, plusieurs noms circulent parmi les militants de cette ONG regroupant pour l'essentiel les familles des victimes des violations des droits de l'Homme. La nouveauté, selon plusieurs sources au sein du FVJ, est le fait que l'USFP (Union socialiste des forces populaires) est dans la course à la présidence de cette ONG à qui il est arrivé de prendre des positions des plus radicales, surtout concernant le processus de réconciliation initié avec l'Instance Equité et Réconciliation (IER). Les socialistes, selon nos sources, briguent la présidence du FVJ à travers la personne de Abdelkhalek Elaândline, un Usfpéiste de Marrakech et membre actif au Conseil national de ce forum. Selon un observateur de la scène associative des droits de l'Homme, l'USFP tient à la présidence du FVJ pour des raisons politiques liées à la conjoncture actuelle et à une éventuelle "radicalisation" de son discours comme en attestent déjà quelques prémisses. L'USFP, par la voix de son premier secrétaire, juge que l'on ne saurait parler de réconciliation réelle et définitive sans résoudre le cas de Mehdi Ben Barka. Réagissant au rapport final de l'IER, Mohamed Elyazghi estime que ce dernier aurait dû se consacrer aussi aux violations commises contre les "partis démocratiques" et l'USFP en particulier et émettre des recommandations dans le sens d'une réhabilitation des formations politiques réprimées lors des années de plomb. Notre interlocuteur va même jusqu'à parler de la présidence du FVJ comme "carte de pression" supplémentaire, surtout que le "rendement" de l'OMDH (Organisation marocaine des droits de l'Homme), autre ONG des droits de l'Homme dirigée par les socialistes, ne serait pas "convaincant". Des sources au FVJ évoquent aussi le nom de Jamal Eddine Rouissi, frère du disparu Abdelhak, comme éventuel successeur à Mohamed Sebbar. Le choix de Rouissi se justifierait par les efforts et la présence effective des membres de la famille au sein des instances du FVJ. Le troisième candidat à la tête du FVJ n'est autre que Abdessalam Boutayyeb, membre de la commission administrative de ce forum, mais aussi de la "Déclaration du Rif". Mohamed Sebbar, lui, a à maintes fois affirmé qu'il ne se portait pas candidat à sa propre succession. Chose qu'il confirme à ALM en affirmant qu'il a pris une telle décision par "respect pour soi-même". "On ne peut pas être adepte d'alternance et ne pas l'appliquer à soi-même", affirme Me Sebbar et que le FVJ regorge de potentialités capables d'assurer la relève. "Je me retire, mais je reste dans la même tranchée pour la défense des droits de l'Homme". Toutefois, l'actuel président du FVJ dément avoir une prédilection pour tel ou tel candidat à sa succession, affirmant que cette question devra être tranchée lors du prochain congrès. "Le congrès est souverain pour prendre et adopter les décisions et choix qu'il juge opportuns", conclut le président sortant du FVJ. Ce dernier, contrairement à ce que stipule son règlement, n'a pu tenir son congrès national à temps (prévu tous les deux ans). En juin prochain, le FVJ soufflera sa quatrième bougie.