Le Gouvernement espagnol a démenti les informations faisant état de l'existence de bateaux nourrices qui conduisent des patéras transportant des immigrants clandestins depuis les côtes africaines jusqu'au littoral canarien. C'est "radicalement faux", a affirmé, mardi, le ministre espagnol du travail et des affaires sociales, M. Jesus Caldera, en visite aux Iles Canaries. Le responsable espagnol répliquait aux propos du Conseiller de la Présidence et de la justice au gouvernement autonome canarien, M. José Miguel Ruano, qui avait déclaré, la semaine dernière lors de la séance plénière du Parlement régional, que tous les indices montrent que des bateaux nourrices conduisent des embarcations de fortune transportant de clandestins depuis les côtes africaines jusqu aux îles canariennes. L'information sur la supposée présence de bateaux nourrices est "incertaine, incorrecte et fausse", a dit le ministre espagnol du travail, lors d'une rencontre avec la presse à Las palmas, où il a eu des entretiens avec le président du gouvernement canarien, M. Adan Martin Menis. Le ministre espagnol a indiqué, à l issue de cette rencontre, que le gouvernement central augmentera cette année les fonds de l UE consacrés au Plan de l'Immigration pour les Iles Canaries, qui seront destinés à l'intégration sociale des immigrants. Evoquant, par ailleurs, les propositions de la Coalition Canarienne (CC) d'adopter des mesures à même de contrôler la croissance de la population aux îles Canaries, M. Caldera a affirmé qu'il s'agit "d'une politique étatique intransmissible". Des responsables politiques canariens avaient indiqué dernièrement que l'arrivée des clandestins dans un bon état de santé, malgré la longue traversée et la distance qui sépare les deux côtes, atteste que la mafia de l'immigration clandestine a changé de moyens en utilisant des bateaux exerçant dans la zone pour transporter les immigrants jusqu'au littoral canarien. Ces responsables faisaient allusion à l'interception, récemment, de deux patéras aux îles occidentales canariennes, plus éloignées de l'Afrique (la Gomera et la Palma), et d'un bateau par les autorités du Cap Vert transportant plus de 200 immigrants subsahariens qui se dirigeaient vers l'archipel canarien.