Moins d'un internaute sur deux au Maroc ne ferait pas confiance à ce qui est publié sur les différents réseaux sociaux. Cette donnée a été révélée lors d'un récent sondage sérieux réalisé par un réseau de recherche spécialisé dans la région du monde arabe. La donnée prête à deux lectures diamétralement opposées. Un niveau de confiance de moins de 40% peut, en effet, être le signe que les utilisateurs marocains des réseaux sociaux sont suffisamment avertis et avisés quant à la fiabilité et à la crédibilité de ce qui s'y publie. Ceci est d'autant vrai que le niveau de confiance est nettement décalé selon la nature et le profil de la partie qui publie, les internautes faisant plus confiance naturellement aux informations publiées sur les réseaux sociaux d'institutions spécialisées dans l'information. Cela dit, en combinant le chiffre du sondage avec les données actuelles d'Internet au Maroc, le constat prend une tout autre tonalité plus inquiétante. Le Maroc compte aujourd'hui quelque 35 millions d'abonnés à Internet et donc d'utilisateurs potentiels des réseaux sociaux. Sur cette population d'utilisateurs, 14 millions accordent tout de même du crédit à ce qui est publié sur les différentes plateformes. De plus, sur les 21 millions qui restent, une bonne partie contribue probablement à diffuser largement les informations même et surtout celles dont la fiabilité peut être douteuse. C'est précisément dans cette propension au partage systématique et aveugle, pour ne pas dire inconscient, que réside la puissance dévastatrice des fake news. Et lutter contre ce fléau des temps modernes ne peut pas se résumer seulement à des réponses d'ordre coercitif contre des millions de «like» ou de partages «innocents».