Depuis la Covid il est évident que nous nous sommes repliés, chacun chez soi, chacun dans son coin, la période mondiale d'incertitude que nous vivons actuellement : guerre, inflation, accentue hélas cette tendance. Bien sûr -et heureusement- les réseaux sociaux restent un relais, un moyen de contact, qui nous maintiennent dans un système d'échanges mais -avouons-le- la proximité et l'humanité en moins. Le Mondial a été une parenthèse enchantée où nous nous sommes retrouvés physiquement, dans les cafés, dans les rues, dans le contact charnel... Hélas ce moment s'est vite refermé et l'on voit bien que les occasions de se réunir sont à nouveau rares, trop rares. Rien ne peut remplacer le dialogue, le débat, de vive voix, les yeux dans les yeux où les expressions du visage, les mouvements de bras, les sourires ou les crispations donnent de la vie à la parole. Il revient aux politiques et aux élus -encore plus qu'à quiconque- de (re)nouer le contact avec la population, crainte, manque de savoir-faire, méconnaissance? Toujours est-il que le manque de dialogue est flagrant : le dernier avatar entre le ministre de la justice et la jeunesse en est un exemple frappant, que dire des élus locaux : conseillers municipaux, conseillers régionaux que l'on ne croise quasiment jamais dans les quartiers, dans des réunions avec la population... ce qui laisse place à toutes les fake news et toute la désinformation possibles et imaginables. Or la réussite d'un projet, d'une politique, d'une idée passe avant tout par l'appropriation qu'en fera la population à laquelle ils sont destinés. Le chef de gouvernement l'a compris lui qui a musclé intelligemment sa communication, il reste aux ministres dont le domaine nécessite un dialogue permanent et «affectif» avec les citoyens de ne pas se contenter de communiqués ou de tweets mais bel et bien de descendre dans l'arène... Il est tout aussi impératif que la société civile (re)trouve les chemins du terrain, aujourd'hui les associations sont des relais indispensables -et bien souvent uniques- or seuls le mouvement associatif des quartiers, les clubs sportifs, les associations caritatives occupent ce terrain. C'est pourquoi je me ferai régulièrement ici la caisse de résonance des actions qui iront dans ce sens : Je commence donc par vous donner rendez-vous avec une activité qui aura lieu à Marrakech le samedi 14 janvier et à laquelle je participerai, qui traitera de sujets hautement d'actualité et sur lesquels la confrontation d'avis et d'idées ne peut être que fructueuse ! Sport, culture, jeunesse, vivre-ensemble, insertion sociale sont dans notre pays actuellement des domaines en pleine effervescence : le parcours de notre équipe nationale lors du Mondial l'a prouvé : le sport est un puissant vecteur d'insertion, de vivre-ensemble, de promotion de nos valeurs. Le rôle des mères a été fort, impactant, mis en avant... Le comportement, le talent, les valeurs incarnés par les joueurs -nés ou ayant grandi à l'étranger- lors de ce Mondial, sont venus mettre à bas tous les préjugés et jugements péremptoires. Ils ont été exemplaires et surtout en osmose et en fraternité totale avec les joueurs nés au Maroc ! Les ressemblances entre jeunes générations de Marocains du Royaume et jeunes générations de Marocains de l'étranger sont bien plus importantes que les différences. La culture, le sport, la musique, le Web... leur sont communs, des propositions émergent venant de la jeunesse elle-même, telles le jumelage inter-associatif, le maillage de clubs sportifs, les activités culturelles transfrontières, les festivals communs... De nouveaux talents émergent, des visages inconnus du grand public remportent un succès phénoménal auprès de cibles plus jeunes. La musique même si elle se produit toujours sur scène, se propage via les vidéos, via les clips et touche infiniment plus de monde, la télévision n'est plus le canal obligé; les sports qui passionnent aujourd'hui la jeunesse n'ont plus pour seul espace celui des salles ou des complexes sportifs : leur lieu de prédilection est la rue ; la peinture, le dessin, la sculpture ne s'exposent plus seulement dans des galeries mais envahissent les murs et murailles de nos villes : le concept de «Gale'rue» est en pleine expansion. Le 14 janvier donc, acteurs associatifs et culturels, jeunes pratiquants des sports de rue, acteurs du vivre-ensemble (Salam Lekoulam, Marocains Pluriels, Kech'Jeunesse, JAMS, MogaJeunes, et jeunes MRE réunis) en débattront lors de la 3ème édition des rencontres plurielles «3Ala Slama», à la Maison de jeunes Kbour Chouhada à Marrakech -à 19h- , en partenariat avec la wilaya, autour de Driss El Yazami, acteur clé de cette discussion à la croisée des chemins. L'entrée est libre, raison de plus pour nous y retrouver et en ressortir avec des propositions fortes et impactantes pour nous tous.