Cette naissance vise à rappeler la cohabitation entre les communautés juive et musulmane au Maroc. A Essaouira, Agadir, Casablanca, les lieux sont nombreux. Et c'est pour cela que l'association Salam Lekoulam est née grâce à 18 femmes et hommes bien engagés à sensibiliser surtout les jeunes qui n'ont pas vécu cette proximité entre les deux religions. Les objectifs sont multiples mais convergent tous vers une richesse commune : le Maroc. Ses membres l'entendent apolitique, orientée terrain et non une association de plus dans le paysage national... C'est dans cet esprit qu'est née l'ONG Salam Lekoulam. Jeremy Dahan, son président, le rappelle en ces termes : «La genèse de l'association représente notre quotidien et c'est un privilège de vivre ainsi au Maroc». De tout temps la communauté juive a vécu aux côtés de sa voisine musulmane dans une symbiose avérée. Et c'est ce que veut perpétuer dans les esprits le bureau de l'association. Car les jeunes n'ont pas vécu ce chapitre dans l'histoire du Royaume. Une des principales missions de l'entité sera donc de faire découvrir ce Maroc pluriel d'ici et d'ailleurs... Sans vouloir en faire une association véhiculant la nostalgie par rapport au judaïsme, les membres qui représentent de nouvelles têtes d'affiche ont toujours eu à défendre des causes quelque part. Alya Ghouli, née, à Agadir, entre deux familles juives, a choisi d'adhérer à l'aventure par conviction de cœur mais aussi par devoir de transmission aux jeunes qui n'ont pas vécu dans ce partage. Celle qui dirige deux filiales du groupe BNP Paribas est déjà très active dans le monde associatif. Aujourd'hui, elle est vice-présidente de la nouvelle association et son souhait de créer des ponts pour créer l'avenir pourrait être assouvi à travers ses nouvelles missions. Justement, Ahmed Ghayet, en sa qualité de secrétaire général, précisera que l'association privilégiera le terrain au débat. L'homme est très familier de la réalité marocaine à travers son association Maroc Pluriels... 5 objectifs ont été traduits par les membres fondateurs. Faire entendre une voix commune sur les grands défis qui se posent, ici et ailleurs et combattre ensemble le racisme, l'antisémitisme, l'islamophobie, la stigmatisation en représente le premier. Les autres seront liés à la communication, au dialogue, au partage pour enrichir notamment la culture. Activités artistiques, sociales et sportives sont au menu. La mixité en sera le maître mot, on l'aura bien compris. Et c'est dans cette optique que l'ONG a nommé des ambassadeurs en France mais aussi à Jérusalem. Ilana Nelson, active dans le groupe de justice «Seek Peace Jerusalem» et à l'école juive-arabe «Jerusalem Hand In Hand Bilingual School», envoie des messages de paix à travers ces initiatives diverses. De son côté, Latifa Bakkari, expatriée depuis 17 ans à travers 7 pays, voit dans cette nouvelle association une arme contre l'obscurantisme, pour le dialogue et le vivre-ensemble. Elle en sera une ambassadrice au même titre que Yassine Bakkari, DG au sein du groupe L'Oréal et à son actif une expérience dans les industries de biens de consommation, au cours de ces 20 dernières années, à travers 7 pays dont le Maroc. Sous la présidence d'honneur d'André Azoulay, conseiller de SM le Roi et président fondateur de l'association Essaouira-Mogador, l'organisation renvoie plusieurs symboles. La promotion du patrimoine culturel en représente un. L'ingénieur en mécanique générale qui a fait de sa passion son métier d'aujourd'hui, en l'occurrence Maxime Karoutchi, sera le conseiller artistique de l'association. Il promet devant l'audience de personnifier le cachet de l'association sous forme musicale. Parfaite défenseur de la musique de son pays, la star est reconnue mondialement. La jeunesse sera représentée par Othmane Mazzine et Youssef Kandili déjà actifs dans le monde associatif. Le premier qui oeuvre déjà pour Mogajeunes est responsable de la bibliothèque de Dar Souiri à Essaouira. Le second est membre fondateur de l'association Sidays. Hôtelier aujourd'hui, il a même appris l'hébreu pour mieux comprendre la culture juive et ses traditions. La directrice de l'hôtel Kenzi Tower, Katia Cohen Bitton, hôte de l'événement, est également vice-présidente de l'association pour assurer la parité (musulmano-judaïque) aux côtés d'Aalya Ghouli... Yannick Assor, membre fondatrice et secrétaire générale de l'association Noujoum, est connue pour son engagement en faveur des enfants atteints de cancer. Elle est aussi membre fondatrice de la CCIMI pour promouvoir les relations entre le Maroc et Israël, en charge de la commission art, culture et sport. D'ailleurs une mission d'hommes d'affaires est programmée par la CGEM cette semaine à Tel Aviv... La militante a été nommée secrétaire générale adjointe du bureau de l'association Salam Lekoulam. Le trésorier Said Ryare, entrepreneur et originaire de Dijon, est passionné pour le football. Son bénévolat est effectif mais l'homme reste très discret. Il sera secondé par Saad Charkioui, un fervent motard qui saura certainement montrer le Maroc profond à celui qui le veut. L'actuel entrepreneur a été pendant 10 ans dans le management de la distribution. Et c'est Katia Brami Azoulay qui sera la conseillère, en charge des questions liées à la mémoire. Engagée déjà depuis 1992, à travers l'association Essaouira Mogador, elle a récemment rejoint l'équipe fondatrice Bayt Dakira. Zakaria Affi prônera le sport et la paix lors de son mandat. Ce jeune MRE, directeur général de Votrechauffeur.ma, est né et a grandi en France. Son crédo est le dialogue entre communautés. Le bureau n'a pas laissé de vide et les questions juridiques seront traitées par le fiscaliste franco-marocain Julien Nouchi. Enfin, pour signer l'engagement au nom de la solidarité, c'est Daniel Assor, ancien chef d'entreprise textile, passionné de scrabble, d'œnologie et de voitures anciennes, qui en aura la charge. L'homme a toujours œuvré pour les personnes défavorisées notamment les seniors. La boucle est bouclée. Et le prochain rendez- vous a déjà été annoncé : un ftour pendant le mois du ramadan au SOC sous le signe de la spiritualité. Initiative louable à plus d'un titre...