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«Une cavalière en premier rôle»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 03 - 01 - 2023

à batons rompus avec Halima Bahraoui, actrice et coach de tbourida
Au-delà de toute polémique autour de la 1ère saison du feuilleton «Lmektoube» (le destin), l'actrice marocaine Halima Bahraoui révèle dans cet entretien les dessous de la 2ème saison de cette œuvre. L'occasion de s'exprimer sur ses nouveautés.
ALM : Vous êtes en plein tournage de la 2ème saison de «Lmektoube». Y aura-t-il un changement dans votre personnage?
Halima Bahraoui : Déjà, lors du tournage l'an dernier, nous avions le sentiment que le public aurait envie d'une 2ème saison. Il est certain que le feuilleton ne peut rester monotone. L'œuvre était chargée de faits qui ont beaucoup changé dans la 2ème saison. Des personnages sont ajoutés. Ceux qui y étaient déjà se développent beaucoup dans la prochaine partie. Le suspense est désormais énorme. J'ai l'impression que nous pourrons même atteindre une dixième saison parce que le scénario aborde le vécu de la société marocaine pleine de faits. Dans la 1ère saison, nous avons perdu le personnage «Al Maataoui» (Amine Naji), cette année, il y a beaucoup d'ajouts. Il y a aussi des jeunes, des énergies qui ont de grands talents lauréats de grands instituts. Comme il y a des artistes éminents qui nous soutiennent et inspirent. Le tout dans une ambiance familiale parce que le réalisateur Alaa Akaaboune y veille. Cela fait que nous créons une belle œuvre produite par Connexion Media.
Outre la suite de ce feuilleton, vous vous produirez dans une autre œuvre qui vous offre l'opportunité de mieux révéler votre vraie passion de cavalière. Pourriez-vous nous donner plus de détails?
A vrai dire, le cheval a toujours été le rêve qui m'a incitée à intégrer le théâtre à Casablanca, puisque j'adore la personnification. J'ai toujours voulu introduire, dans un rôle, le cheval, monter dessus en tant qu'actrice et cavalière à la fois. C'est devenu une réalité après un effort et une persévérance. C'était aussi un objectif. Cette année, j'ai interprété ce rôle avec le réalisateur Hicham El Jebbari à Berrechid. Il s'agit d'une œuvre historique marocaine qui sera diffusée en ce Ramadan 2023. Elle met des chevaux en scène et l'histoire d'une jeune fille passionnée pour le cheval et cavalière à la fois. Elle est assistée par son père. Entre-temps, une histoire d'amour naît.
D'ailleurs, le scénario est très beau. Dans cette mini-série, j'ai eu l'honneur de me produire avec l'éminent Mohamed Khouyi et l'actrice Najat El Ouafi et plusieurs autres. D'autant plus que c'est un premier rôle que j'y interprète.
Vous êtes également une triple médaillée d'or en tant que cavalière. Veuillez bien remonter aux origines de ce succès…
En fait, ma propre et longue histoire est marquée par un fait qui a contribué à ce que je devienne cavalière, voire héroïne. Au début, je ne pensais pas à l'équitation, j'avais des penchants pour d'autres sports comme la natation ou la chasse. Mais à l'âge de 13 à 14 ans, monté sur un cheval, j'ai eu des objections comme quoi la femme ne doit pas monter sur un cheval surtout en «tbourida» de par les coutumes et croyances.
Ce rejet a fait que je me défie et je challenge d'autres. C'était difficile mais heureusement que mes parents me venaient en aide financièrement et moralement. Cela a fait que je fournisse plus d'effort et réussisse dans ce domaine pour devenir cavalière avec mon père dans un groupe d'hommes. Après quoi j'ai décidé de créer le premier groupe féminin au Maroc pour prouver que la femme peut faire tous les sports et être une source de force. C'était mon succès en 2002 et un honneur nous a été fait par Feue SAR la Princesse Lalla Amina qui a entendu parler de nous et nous a donné l'appellation de troupe de «paix».
Elle nous a bien accueillis et fait que nous jouions symboliquement parce qu'il n'y avait pas de groupes féminins au Maroc et dans le monde arabe. Dès lors, elle m'a encouragée à créer d'autres groupes pour qu'elle puisse créer, pour nous, un championnat féminin approprié. Ainsi, j'ai commencé à coacher des jeunes filles même de par d'autres villes. En 2005, le championnat national féminin officiel a démarré. C'est ainsi que j'ai récolté une médaille d'or puis une autre en 2007 et en 2009. Et le fait qu'il y ait des groupes féminins cela crée une belle fresque de par les couleurs des tenues que nous portons.
Et comment exploitez-vous votre force de cavalière face à la caméra?
Déjà, avant d'intégrer la tbourida, j'étais éprise de théâtre et de l'art. Ma famille m'encourageait dans ce sens. Mais ma passion pour le cheval et le patrimoine a fait que je suive cette voie. J'y ai réussi. Après quoi, j'ai vu quelques œuvres dans lesquelles les chevaux sont présents. Je me disais pourquoi n'y a-t-il pas d'actrices cavalières ? Parfois il y a même quelques erreurs en montant sur un cheval. De par ma passion pour l'art, je me disais que ma place est là.
En 2015, j'ai décidé d'intégrer l'institut municipal de Casablanca pour étudier le théâtre que j'aimais depuis l'enfance. Lors de mon premier casting avec le réalisateur Yassine Fennane, j'ai été choisie pour la première fois dans «Kouloub Taeha» (Cœurs égarés) en 2017.
Dès lors j'ai commencé à travailler dans des œuvres avec cheval jusqu'à obtenir deux personnages dans ce sens dont celle dont je viens de vous parler et qui sera diffusée sur 2M. C'est aussi une œuvre qui donne à la femme marocaine son empreinte dans l'histoire de son pays. Et pour répondre à votre question, quand on monte à cheval avec le baroud et le fusil aux côtés d'autres personnes et du public, c'est une grande force. Donc la caméra est pour moi très facile par rapport à la tbourida. Peut-être qu'il faut juste des techniques qui s'acquièrent de par l'expérience.
D'autres projets ?
Je travaille toujours «la tbourida» mon premier domaine que j'aime. Je continue à m'entraîner avec mon ancien groupe et de nouvelles filles passionnées. Il y a aussi des participations à des festivals et moussems qui nous invitent. Le théâtre et l'art, je ne les oublie pas aussi parce que je les aime bien. Il y a aussi d'autres œuvres.
Un dernier mot ?
La femme marocaine est forte et peut œuvrer dans plusieurs domaines dans lesquels elle peut briller. Ses décisions ne peuvent être jamais rejetées. Le cas échéant, elle devient challengeuse.


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