Le GNL deviendra une alternative importante pour l'industrie marocaine. Alors que le pays prend le virage de la production industrielle avec une faible empreinte carbone, le besoin de source d'énergie verte est important. Sur ce plan, le gaz naturel liquéfié paraît déjà comme l'une des options privilégiées. Le premier contrat passé en 2022 ne sera pas donc le dernier et les préparatifs pour de nouveaux contrats vont bon train. L'année 2023 pourra ainsi être l'année du retour du Maroc sur le marché international du GNL. Mais les responsables semblent déjà avoir tiré les premières conclusions du premier contrat passé. Un contrat qui fut d'ailleurs le premier de l'histoire du pays en la matière. Les négociations pour ce premier achat avaient été menées dans un contexte marqué par la mise à l'arrêt unilatérale du Gazoduc du Maghreb-Europe ainsi que les tensions sur la scène internationale et la forte demande sur les matières premières dans un contexte post-pandémique. C'est la raison pour laquelle la deuxième opération d'acquisition gaz naturel liquéfié connaîtra des changements de taille. Si les négociations et les identités des futurs fournisseurs sont toujours tenues secrètes pour plusieurs facteurs, notamment sur le plan économique et commercial, l'on sait d'ores et déjà que la méthode et la formule du contrat choisi par les autorités du pays seront différentes. Moyen et long termes Contrairement au premier contrat, les responsables négocieront cette fois-ci des contrats à tarif fixe sur le moyen terme ainsi que sur le plus long terme. Un choix qui est loin d'être fortuit. Le but est de se mettre à l'abri des fluctuations sur les prix et des quantités disponibles sur le marché. Les négociations ne se font pas avec un seul pays mais plusieurs sans plus de détails sur leurs noms pour le moment. Il faut dire qu'une bonne partie des contrats GNL était, historiquement, des contrats à long terme. Ces derniers étaient nécessaires tant par le vendeur que par l'acheteur pour justifier les investissements importants requis par le projet de liquéfaction et par le terminal récepteur et les utilisateurs finaux du gaz naturel. Ces dernières années, les marchés de GNL ont vu l'émergence d'un marché Spot et à court terme du GNL, qui comprend généralement des contrats Spot (pour livraison immédiate) et des contrats de moins de quatre ans. En raison de la divergence des prix, le marché du GNL à court terme a augmenté rapidement. Le Maroc, de son côté, semble avoir déjà pris la décision d'opter pour les contrats à moyen et long termes. En attendant, le Maroc reçoit toujours les quantités de GNL acquises sur le marché international via l'Espagne. Pour les médias ibériques, les volumes du flux n'ont cessé d'augmenter au cours des derniers mois de 2022. Selon les mêmes sources qui reprennent des chiffres officiels de la société espagnole chargée de la gestion du réseau interne de gaz «Enagas», les quantités reçues en flux inversé à travers le Gazoduc Maghreb-Europe ont enregistré une augmentation de 344%, rien qu'au mois de décembre, par rapport aux mois d'avant. « Le pompage de gaz est passé de 60 Gigawatts heures (GWH) en juin à 533 GWH en décembre. Durant cette période, 119 GWH ont été enregistrés en septembre et 328 GWH en octobre» précise la même source. Infrastructures Le Royaume travaille actuellement au renforcement de ses infrastructures gazières. Il y a quelques mois, la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leïla Benali, a affirmé que le Maroc aspire à asseoir une infrastructure gazière digne du 21ème siècle. Lors d'un échange avec des médias nationaux, Mme Benali a affirmé que cette infrastructure gazière qui comprend des gazoducs, des ports et des unités de stockage et de regazéification ne permettra pas uniquement de garantir une énergie compétitive au secteur de l'électricité mais également au secteur industriel qui peine à avoir accès au gaz naturel aujourd'hui. La ministre a également insisté sur l'importance de la construction d'unités de regazéification, faisant savoir que la réalisation de la souveraineté énergétique en matière de gaz naturel passe par la transformation du gaz liquéfié (GNL) qui doit se faire sur le territoire national et l'espace maritime marocain, qu'elle soit au niveau d'une centrale flottante ou d'un terminal terrestre. La ministre a appelé les industriels à procéder à leurs calculs économiques et financiers pour statuer sur la solution la plus immédiate, notant que, selon l'ANP, les ports qui sont prêts relativement pour recevoir le GNL sont ceux de Mohammedia et Nador.