La nouvelle Charte de l'investissement, votée définitivement il y a quelques semaines par les deux Chambres du Parlement, sera mise en marche effectivement durant cette année 2023. Le ministre en charge de l'investissement avait publiquement annoncé l'arrivée des premiers textes d'application plus tôt que ce qui est prévu même dans ladite Charte. L'arrivée de ce texte va booster à coup sûr l'initiative et le secteur privés pour l'élever au rang de premier pourvoyeur d'investissement qu'il est censé être en toute logique. Mais depuis des décennies, la vétusté, voire l'obsolescence, du cadre légal avait fini par affecter la machine et, sans surprise, l'investissement public a fini par occuper au fil des exercices la place centrale. L'actuel gouvernement semble décidé à inverser la configuration puisqu'il a fait de la nouvelle Charte de l'investissement une de ses toutes premières batailles prioritaires. Un grand pas a donc été franchi rapidement et un nouveau cadre incitatif plus adapté est à présent disponible, opérationnel. Mais naturellement un texte, aussi bien fait et aussi volontariste qu'il soit, ne fera pas à lui seul l'investissement. Car il faudra en dernier lieu un engagement effectif du principal acteur de l'équation, à savoir le secteur privé. Cela dit, pour que les entreprises s'engagent en masse pour ce pacte national, elles attendront forcément d'avoir les premiers retours d'expérience positifs. Les premiers signaux de l'administration en matière de nouvelle gouvernance auront un impact majeur sur la crédibilité et l'applicabilité de la réforme. En d'autres termes, les six à douze premiers mois de vie de la nouvelle Charte seront décisifs pour toute la suite. Saâd Benmansour