J'ai lu avec un très vif intérêt la couverture de votre journal du 05/01/2006 consacrée au notariat et aux problèmes vécus par les notaires stagiaires. Etant notaire stagiaire, je ne peux qu'exprimer ma compassion et mon soutien à mes consoeurs et confrères. Le tableau sombre que vous avez brossé sur la situation des notaires stagiaires est malheureusement vrai. C'est un tableau dont les contours sont tracés par la loi et le fond peint par la pratique. C'est dire que le malaise de cette catégorie de professionnels ne ressort pas uniquement de la pratique, mais il est aussi consacré par la loi. Un malaise auquel s'ajoutent aussi et surtout, non sans raison, les soupçons de fraude qui planent sur les examens de notaires. Les stagiaires n'en veulent pour preuve que les résultats : « On reconnaît l'arbre à ses fruits »... Quant aux déclarations de Maître Skouked à votre journal, elles sont tout simplement inacceptables. Accuser les recalés de jalousie et proférer contre eux des menaces d'exclusion est on ne peut plus aberrant. Au lieu de soutenir les notaires stagiaires dans leur peine, proposer des solutions et œuvrer pour la réforme de la loi régissant la profession (Ce dont on peut douter légitimement aujourd'hui puisque, selon lui, la loi du 04 mai 1925 est "extraordinaire"), Me Skouked préfère brandir des menaces à l'encontre des membres protestataires de sa profession. Par ailleurs, j'aimerais bien connaître comment Me Skouked sait-il que " la plupart de ceux qui ont réussi sont issus de milieux socio-économiques modestes". Dispose-t-il de statistiques officielles sur le sujet, ou a-t-il mené une enquête sur le terrain ? Ou encore juge-t-il les candidats sur leur apparence ou peut-être les connaît-il personnellement ? Question d'autant plus délicate à résoudre que Me Skouked affirme qu'il "juge la copie et non l'étudiant". • Premier clerc de notaire (Kénitra)