Voiries, espaces publics, bâtiments publics... Rendre les villes plus accessibles permettrait aux personnes âgées et celles à mobilité réduite de mieux se déplacer. C'est en tout cas ce que Tétouan s'apprête à lancer à travers un projet de mise en accessibilité au sein de la ville. Pour les voiries et les espaces publics, il est prévu que le cheminement soit plus court, le plus direct possible et d'une largeur suffisante pour permettre la circulation des fauteuils roulants, 1,20 m minimum pour la largeur. De même, le cheminement doit être sur un sol plat non meublé d'une surface régulière et avec des mobiliers urbains de proximité et de délimitation comme par exemple poteau et borne repérables visuellement et détectables par canne. De plus, il doit être dégagé de tout obstacle (panneau publicitaire, poteau, borne, bancs) et avec un coloris de revêtement repérable, contrastant avec celui des abords (chaussée, parking). Pour ce qui est des traversées piétonnes, elles doivent être bien positionnées à distance raisonnable pour les riverains ou les sites desservis et avec une visibilité optimale. Pour la commune de la ville, elle doit également présenter un contraste tactile sur traversée ou chaussée permettant de se situer sur le passage ou d'en détecter les limites ainsi que la mise en place d'un contraste visuel entre la chaussée et le marquage. Des ressauts conformes et un îlot de refuge seront installés. A cela s'ajoutent des Bandes d'éveil de vigilance (BEV) correctement aménagées et implantées, des abaissés de trottoir et des pentes des plans inclinés conformes aux normes. Du côté du mobilier, la conception générale ne doit pas être source de danger, indique la commune de la ville précisant qu'il «doit être d'une forme auto-stable, avec une standardisation des formes pour un même mobilier et avec un biseautage des arêtes vives et des saillies anguleuses réduisant les risques de blessure en cas de choc. Le choix d'une géométrie simple qui permet l'approche par un fauteuil roulant et qui facilite la reconnaissance et la compréhension de l'espace et de son mobilier par les personnes présentant des difficultés intellectuelles et psychiques». Dans cette perspective, la conception d'aménagement de la voirie et espaces publics nécessite, entre autres, un revêtement stable, uniforme et non glissant, des marquages au sol, des carrefours et îlots de refuge conformes, des panneaux de signalisation et d'orientation adaptés, un mobilier de protection (barrières de sécurité, potelets anti-stationnements) ainsi que des parkings de stationnement conformes en termes de dimensionnement par exemple. S'agissant des bâtiments ouverts au public, l'espace d'usage concerné doit permettre le positionnement du fauteuil roulant ou d'une personne avec une ou deux cannes pour utiliser un équipement ou un dispositif de commande ou de service. Le cheminement extérieur doit permettre par exemple à une personne ayant une déficience visuelle ou auditive de se localiser, s'orienter et atteindre le bâtiment en sécurité ; et à une personne ayant une déficience motrice d'accéder à tout équipement à l'usage, selon la commune de Tétouan. Il faut dire que pour les personnes handicapées ou les personnes âgées, il est beaucoup plus compliqué et difficile de se déplacer dans des villes qui ne prennent pas en considération leurs besoins spécifiques. L'objectif de la mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics est que toute personne concernée puisse circuler en tout point de l'agglomération, accéder à tous les espaces de la ville, traverser ses axes de circulation, se reposer, ou trouver sa destination facilement, et ce de manière autonome. Avec la croissance démographique et urbanistique des villes les enjeux de l'accessibilité de la voirie et des espaces publics sont aujourd'hui primordiaux. Et pour cause : ils concernent non seulement le quotidien des personnes handicapées mais aussi l'ensemble de la population qui peut ainsi bénéficier d'une meilleure qualité d'usage.