Abdellah a été condamné par la Cour d'appel de Casablanca à 15 ans de réclusion criminelle. Il a tué un homme qui harcelait sans cesse sa fiancée. Celui qui pensait être incapable de commettre un crime est actuellement accusé d'homicide volontaire. Le jour de l'audience, Abdellah semblait regretter son acte lourd de conséquences. Il se tenait debout devant la Chambre criminelle, 1er degré, près la Cour d'appel de Casablanca. Qu'est-ce qui a conduit Abdellah à se transformer en assassin ? Mécanicien de son état, Abdellah jouit d'une bonne réputation, ses amis et ses voisins du quartier l'apprécient beaucoup. En apprenant ce qui est arrivé, ils ont exprimé leur désolation. Ses parents, qui assistaient à l'audience, pleuraient en le voyant dans cet état déplorable. Ils n'arrivent toujours pas à accepter le fait que leur fils soit incarcéré. « Tu es accusé d'homicide volontaire, qu'en dis-tu ? », lui lance le président de la Cour. « Oui, monsieur le président, je lui ai donné des coups, mais sans avoir l'intention de le tuer», a répondu Abdellah à la Cour. Ce jeune homme est inculpé pour avoir tué un voisin de son quartier. Il s'appelle Abdelghafour, âgé de vingt-six ans. Après avoir quitté très tôt et définitivement les bancs de l'école, il se débrouillait comme il pouvait pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa famille. Au fil des jours, il a entretenu des relations amicales avec des jeunes de son âge. En leur compagnie, il passait de longues heures à bavarder, plaisanter et draguer les jeunes filles. Un jour, Abdelghafour a croisé une jeune fille. Elle l'a séduit, au premier regard. C'était le coup de foudre. Son image ne quitte plus son esprit. Il lui a exprimé un jour ses sentiments envers elle. Il lui a même demandé d'entretenir une relation amoureuse. Cependant, la jeune fille a refusé. Abdelghafour a été profondément vexé. C'est la première fois qu'une fille le rejette. Depuis ce jour, il a décidé de tout faire pour qu'elle soit sa copine. Il la suivait partout. Elle est devenue sa seule préoccupation. À chaque occasion, il tentait de lui dire des compliments sur sa coiffure et ses habits ou de l'inviter à prendre un café. Mais sa réponse était toujours négative. Ce qui le rendait de plus en plus nerveux. Il a commencé à perdre patience mais surtout le contrôle de soi-même. Il lui a lancé des insultes à deux reprises. Le jour du crime, la jeune fille vient de sortir de chez elle. Abdelghafour l'a suivie comme d'habitude, ne cessant de lui exprimer son amour fou. Elle lui a réitéré encore son refus. Tout à coup, un jeune homme les a rejoints. "Qui est cet homme?", a-t-il demandé à la jeune fille. « Il me harcèle souvent»,a-t-elle dit en s'approchant du jeune homme. L'homme en question c'est Abdellah, son fiancé. Sans demander d'explication, il a asséné un coup de poing à Abdelghafour qui tombe à la renverse. Ce dernier s'est relevé ensuite en tentant de se venger. Hors de lui, Abdellah s'est précipité vers une droguerie pour prendre une barre de fer. Après quoi, il a attaqué Abdelghafour. Ce dernier a été roué de coups à la tête. Le président de la Cour lui a ensuite demandé s'il suivait son protagoniste avant de l'attaquer pour savoir s'il y avait préméditation ou pas. En réponse, Abdellah a affirmé ne l'avoir rencontré que par hasard avec sa fiancée. Le représentant du ministère public n'a pas cru sa version. «Au moment du crime, Abdellah devait être à son emploi et non pas dans la rue», a-t-il précisé, pour prouver qu'il y avait préméditation. Selon le représentant du ministère public, le mis en cause avait l'intention de tuer la victime. « S'il avait l'intention de tuer la victime, il serait armé avec un couteau. Il n'aurait pas besoin d'aller chercher une barre de fer à la droguerie», a expliqué l'avocat de la défense avant de réclamer la requalification de la poursuite d'homicide volontaire en coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. Une réclamation qui a été prise en considération par la Cour lors des délibérations qui a tout de même condamné le mis en cause à 15 ans de réclusion criminelle.